Tome 1 : Prophéties (titre provisoire)
La limite entre les
domaines du Chaos et de lOrdre est aussi ténue que le
fil dun rasoir. Une seule fêlure dans cette ligne peut
engendrer un nombre infini de possibilités nouvelles et une
infinité de futur où le Chaos serait maître de
nos destins. Nous ne pouvons pas laisser les hordes du Chaos briser
cette ligne.
Astrée dElonia.
(Réunion
détat-major).
En cette journée ensoleillée, Astrée
étudiait, comme à son habitude la littérature,
le calcul, lhistoire et les lois. Elle voulait toujours en
savoir plus. Sa soif dapprendre était inextinguible.
Cétait une jeune fille de seize ans, pas très
grande, aux cheveux châtains clairs. Les grands yeux verts qui
éclairaient son visage trahissaient, par leur regard, la vive
intelligence qui lhabitait en même temps que son
caractère réservé et presque timide. On pouvait
dire quelle était belle mais pourtant personne
narrivait réellement à dire ce qui la rendait
aussi séduisante.
Penchée sur ses livres, dans sa
chambre, elle ne put voir lhomme qui arrivait en courant vers
la maison en suivant le chemin qui venait de la ville de Mycénia
toute proche. Il sarrêta devant la porte dentrée
et sapprêta à frapper quand celle-ci souvrit
sur un homme dâge mur, grand et dégageant un forte
impression de noblesse. Cétait Ianis le père
dAstrée.
Lhomme prononça quelques mots
qui assombrirent le visage de Ianis et repartit aussitôt, comme
il était venu.
Ianis referma la porte et appela une
servante. Après lui avoir donné ses instructions, il se
rendit quelques instants dans son bureau. Quand il en ressortit la
servante lui ramena une besace.
Il appela.
- Astrée!
Astrée!
- Oui, papa, fit une voix venant de létage.
-
Descends de suite, il faut que je te parle! Cest
important!
-Mais papa, reprit la voix, jai pres
-
Ne discute pas! Viens de suite!
Astrée posa sa plume et se
leva.
- Quel vieux rabat-joie, marmonna-t-elle tout en rejoignant
le salon.
Lorsquelle vit son père, elle sût que
quelque chose nallait pas. Il avait lair encore plus
soucieux quà son habitude.
- Astrée,
commença-t-il, les armées de Wilkonia viennent
denvahir Korin et Stocks est déjà tombée.
Cette ville na pu résisté aux armées et
aux hordes de démons de Wilkonia. La reine Hystèria
sest alliée aux seigneurs du Chaos et ils lui ont donné
le commandement de leurs armées. Ces créatures sont
trop fortes pour de simples humains, et même les Elfes ne
peuvent rien contre certains dentre eux. Larmée de
Wilkonia sera bientôt ici
Cest laffaire dune
semaine ou deux
Il faut que tu partes !
- Mais papa
-
Ne minterrompt pas! Tu vas aller à Will, chez mon vieil
ami Galmir. Non, tu ne le connais pas! Mais lui te connaît
il saura quoi faire. Tu dois partir immédiatement. Je tai
fait préparer ces provisions.
Il lui tendit la besace.
-
Et toi papa?, demanda-t-elle en la prenant.
- Je vais rejoindre
les armées des villes et villages voisins qui vont sunir
pour contrer celles dHystèria. Je suis le seigneur de
Mycénia et je dois conduire mes hommes pour défendre
notre ville. Toi tu dois partir. Immédiatement! Ah
Prends aussi ceci
Il lui tendit une petite boîte en
ébène.
- Fait très attention à cela.
Cest très important.
Astrée prit la boîte
et la mis dans la besace que lui avait donné son père.
-
Sois prudent, papa, dit-elle, les yeux embués de larmes.
-
Va, va maintenant. Je tai fait sellé Tempête.
Prend-le et va
Retenant ses larmes, Astrée embrassa
son père et, nosant lui désobéir, elle
monta sur le superbe cheval blanc que lui présentait un
palefrenier. Elle prit le chemin au pas, et après un dernier
signe dadieux à son père, elle partit au galop en
direction de Will.
Ianis rentra chez lui, tout en essuyant ses
yeux dun geste rapide.
Partie vers les dix heures du matin,
Astrée se permit une pose, vers quatorze heures, pour
déjeuner. Tout en dévorant une cuisse de poulet, elle
repensa à cette boîte qui semblait si importante pour
son père. Elle fouilla sa besace, la trouva et louvrit.
Un bracelet en or, orné de ce quelle pensa être
une très belle pierre de Jade, soffrit à son
regard. Elle ne se souvenait pas davoir jamais vu ce bijou chez
elle, pas même dans les affaires qui avaient appartenues à
sa mère. Il éveilla tout de même en elle un vague
souvenir qui sestompa rapidement.
Elle rangea le bracelet
dans sa boîte, se hâta de finir son repas et repris sa
route. Sur le chemin elle ne croisa que quelques paysans, un
colporteur accompagné dun barde, et une patrouille de
rangers.
Elle arriva à lentrée de Will vers
les vingt deux heures, après avoir chevauché toute la
journée. Tempête, son cheval, était un animal
extraordinaire. Ce magnifique animal blanc, au font orné dune
étoile noire, était réputé, à
Mycénia, pour être le cheval le plus rapide qui ai
jamais foulé le sol dElonia. Et, pour ce quen
savait Astrée, cétait peut-être vrai. Elle
avait effectué le trajet en une heure de moins quavec
tout autre cheval, sans compter que les courtes pauses quelle
sétait accordée naurait pas suffit à
un cheval ordinaire. Le rythme de sa course aurait pu tuer nimporte
quel cheval et Tempête, lui, était à peine
fatigué.
Astrée sarrêta au " Coq
chantant ", une auberge à lentrée de
Will pour senquérir de Galmir.
Lorsquelle
poussa la lourde porte de bois, elle fut assaillie par une bonne
odeur de viande grillée. Son ventre, réagissant à
lodeur, lui rappela bruyamment quelle avait faim.
Elle
commanda un en-cas (à cette heure-ci le service était
presque fini) et demanda à laubergiste sil
connaissait Galmir.
- Galmir? Bien sûr! Ici, tout le monde
connaît ce vieux fou de Nain.
- Ce vieux
fou?
- Ah?
Vous ne le connaissez pas? Ici on dit quil est un peu fou parce
quil vit reclus dans une petite maison en dehors de la ville et
quil préfère la compagnie des Elfes et des
animaux à celle de ses frères Nains ou des
Humains.
Laubergiste se pencha vers Astrée et lui
chuchota:
- Certains disent même que cest un sorcier
Mais personne na de preuves, reprit-il à haute voix.
-
Ah bon?
Et où puis-je le trouver?
- Cest très
facile : vous sortez de la ville et vous prenez le petit chemin à
droite, là où il y a un petit pont. Au bout dun
petit quart dheure de marche vous atteindrez une petite maison
adossée à un rocher. Il vit là et ne quitte son
logis que très rarement.
- Merci beaucoup. Jy vais de
suite.
- A cette heure? Une jeune personne comme vous! Ce nest
pas prudent! Vous devriez passer la nuit ici.
-Merci de votre
attention pour moi, mais je suis pressée.
Astrée
régla son repas avec quelques piécettes. Elle ne
voulait pas montrer les pièces dor que son père
avait du glisser dans sa besace et quelle avait remarquées
lors de sa pause déjeuner.
Tout au long de son repas elle
avait remarqué que le sujet principal de conversation était
la guerre qui ravageait lest dElonia. Les gens semblaient
inquiets. Wilkonia avait déjà pris Korin, Stocks et
Yarn (la première ville à être tombée).
Ses avant-gardes se dirigeaient vers Mycénia qui menait
directement à Will. En plus des gens du pays, il y avait aussi
deux hommes vêtus de noir, assis près de lentrée,
qui buvaient du vin. Sils avaient retenu son attention cest
que leur habillement et la couleur halée de leur peau les
désignaient comme étrangers. Au fond de la salle, dans
un coin peu éclairé, il y avait aussi deux Elfes. Ces
derniers naimaient pas se mêler aux humains; si ces deux
là étaient dans cette auberge, cest quils
navaient pu léviter, pensa Astrée.
Elle
sortit de lauberge, et, suivant les instructions de
laubergiste, dirigea Tempête, au petit galop, vers la
maison de Galmir où elle arriva un peu avant onze heures et
demi.
Elle mit pied à terre, attacha Tempête à
un arbre et frappa à la porte. Pas de réponse. Elle
frappa de nouveau, plus fort et plus longtemps. Elle entendit une
voix profonde bien que légèrement éraillée
qui criait.
- Jarrive, jarrive! Pas la peine de
défoncer ma porte! Jarrive
La porte souvrit
sur un vieux Nain à la longue barbe blanche. Astrée lui
trouva lair très sage et très malicieux à
la fois.
- Que voulez-vous à cette heure de la nuit?
-Bon..
Bonsoir. Je mappelle Astrée, je suis la fille de Ianis
et il
- Oui, je sais
Entre vite, nous
tattendions.
-Vous mattendiez?, fit-elle en entrant
dans une pièce qui devait être la cuisine et la salle à
manger.
- Je savais que tu devais venir. En fait je pensais que tu
serais venue plus tôt
Au moins une semaine plus tôt
Ianis a tardé à tenvoyer vers moi! Bon laisse-moi
te présenter Brimbo et Frison.
Il venait de désigner
deux personnes à lair encore endormi qui se tenaient au
fond de la cuisine.
Le premier était un jeune nain, de
moins de quarante ans sembla-t-il à Astrée et le second
un Hobbit dune vingtaine dannée.
- Et moi,
comme tu as dû le deviner je suis Galmir.
-Bienvenue Astrée,
déclara Frison
- Merci beaucoup, répondit-elle.
-
Assez perdu de temps, déclara Galmir. Frison, Brimbo, allez
chercher vos affaires. En vitesse.
Ce fut le branle-bas de combat
: Galmir, Brimbo et Frison courraient dans toute la maison,
disparaissaient dans des pièces pour en ressortir presque
aussitôt, enfournaient leurs affaires dans des sacs et, en
quelques minutes, ils furent prêt à partir.
Pourtant
Astrée était troublée : aucun dentre eux
navaient pris le temps de se changer. Ils étaient
toujours vêtus de leur vêtements de nuit.
Galmir les
réunis tous les quatre au milieu de la cuisine et psalmodia
quelques mots étranges.
Astrée ressentit un léger
étourdissement qui disparut presque aussitôt.
-Suivez-moi
en silence, je vais vous montrer vos chambres, fit Galmir.
Astrée
était interloquée. Elle ne comprenait pas la raison de
ce remue-ménage. Trop troublée, elle suivit toutefois
Galmir sans lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
Galmir indiqua une chambre à Brimbo, puis à Frison et
enfin à elle-même.
-Bonne nuit, lui chuchota Galmir
en ouvrant la porte.
La chambre était une petite pièce
très sobre contenant un lit, une petite armoire, un bureau et
deux chaises. Elle rangea sa besace dans larmoire et retira ses
vêtements de voyage. Elle cacha la boîte débène
au milieu de ses vêtements et se coucha.
Elle sendormit
moins dune heure après son arrivée chez Galmir,
après une harassante et bien étrange journée du
28 Mai 3528 de la quatrième Dynastie.
La guerre est un fléau que lunivers
navait plus connu depuis près de trois mille
ans. Et voilà quun groupe de planètes
secondaires se sont alliées contre nous. Le plus
étrange, cest les victoires quelles
remportent. Aucun de nos spécialistes na
encore pu déterminer les moyens utilisés pour
conquérir et asservir ces planètes en aussi
peu de temps.
Colonel A.S. Gill.
(Rapport
détat-major)
La pièce était plongée dans la pénombre.
Une silhouette était penchée sur un bureau. On entendit
un soupir. La silhouette se redressa.
- Lumière.
Au son
de cette voix féminine, la lumière inonda la pièce.
Derrière le bureau, une très belle jeune femme, dune
trentaine dannées, était assise. Elle portait un
uniforme bleu marine sur lequel retombait sa longue chevelure brune.
Elle appuya sur le bouton de linterphone.
-Introduisez le
Lieutenant Roll, sil vous plaît.
- Bien, mon Colonel,
répondit une voix par linterphone.
La porte souvrit
sur un jeune homme assez grand et musclé. Il portait lui aussi
luniforme des forces spatiales. Une cicatrice barrait son
front.
- Mes respects, mon Colonel.
- Faîtes votre
rapport, Lieutenant.
- Je reviens du secteur dOrion, mon
Colonel. Deux nouvelles planètes sont tombées, ce qui
porte leur nombre à dix-neuf. Aucunes indications sur ce qui
sest passé. Un seul de nos hommes a réussi à
ramener son chasseur et il na plus toute sa raison. Le seul
indice quil ait pu nous donner, cest ce dessin.
Le
lieutenant tendit une feuille au colonel.
- Une étoile
rouge? Quest-ce?
- Nous nen savons rien, mon Colonel.
Ce symbole na jamais été utilisé par aucun
de nos ennemis. Le pilote nous a aussi révélé
que les chasseurs utilisés par lennemi sont les mêmes
que les nôtres. Mais les armes utilisées semblent
parfois différentes.
- Cest tout?
- Oui,
malheureusement, mon Colonel.
- Merci Lieutenant. Vous pouvez
disposer.
Le lieutenant sortit du bureau et la jeune femme se
replongea dans ses pensées. Moins de dix mois après le
début de cette guerre, dix-neuf planètes avaient été
prises par lennemi et la confédération
intergalactique navait pas gagné une bataille. La
situation était catastrophique.
La jeune femme se leva,
sortit du bureau et en ferma la porte avec une clef électronique.
-
A demain, Sergent, dit-elle à sa secrétaire.
- A
demain, mon Colonel. Noubliez pas la réunion
détat-major.
- Bien sûr.
La jeune femme
longea un corridor et pris un des ascenseurs qui se trouvaient au
fond de ce couloir. Elle appuya sur le bouton indiquant le " niveau
3 ". Lascenseur monta un moment puis sarrêta
en douceur. Elle en sortit, puis, suivant un nouveau couloir, elle
arriva devant une porte. Une plaque indiquait " Général
Gill ". Elle apposa sa main sur une plaque placée à
droite de la porte. Sans un bruit la porte coulissa. Elle pénétra
dans lappartement de son père. Il y régnait
toujours une atmosphère humide que même la climatisation
narrivait pas à éliminer. En fait cette humidité
était due à létrange particularité
de ce logement. Une des pièces était en fait une
grotte. La famille Gill habitait sur lemplacement de cette
grotte depuis des générations, bien que la jeune femme
nen connaisse pas la raison. Elle venait rendre visite à
son père pour quil léclaire sur le symbole
rapporté par le lieutenant Roll. Ce symbole lui rappelait
quelque chose. Peut-être son père le lui avait-il montré
quand elle était plus jeune. En plus dêtre un
excellent tacticien, le général était aussi un
érudit.
Un homme, qui paraissait avoir soixante ou
soixante-cinq ans, entra dans la pièce.
- Astrée. Tu
viens rendre visite à ton vieux père. Jen suis
content. Assois-toi. Veux-tu boire quelque chose?
- Merci père,
fit-elle en lembrassant, mais je suis venue pour une affaire
importante. Et je me permet de te rappeler pour la énième
fois que je préfère que tu mappelles Suly. Je
préfère ce prénom. Astrée est trop
commun, surtout dans la famille
- Bien
Suly. Alors,
quelle est cette affaire si importante? Si cest de la guerre
quil sagit, je te rappelle que je suis à la
retraite!
- En fait, nous avons reçu pour la première
fois un indice sur nos ennemis. Un de nos hommes à réussi
à senfuir après un affrontement direct avec eux.
Cest le premier
Tiens, regardes ce dessin. Il a été
fait par cet homme daprès le symbole peint sur le
fuselage des appareil ennemis.
Le général prit le
dessin et lexamina un court instant. Son visage se fit
soucieux.
- Que se passe-t-il, père?
- Le Chaos
Cest le symbole du Chaos!, répondit-il. Il avait lair
tout à la fois excité et effrayé.
- De quoi
parles-tu?
- Suis moi!
Il se leva et se dirigea vers le fond de
lappartement. Là il entreprit douvrir une porte à
serrure mécanique avec une clef accroché à une
lanière passée autour de son cou. Suly savait que cette
porte donnait sur la grotte. Son père actionna léclairage
et sengagea dans létroit tunnel. Suly le suivit.
Elle avait souvent parcouru ces galeries quand elle était plus
jeune.
Son père sarrêta dans un virage et
appuya sur une stalagmite. Un pan du mur du boyau souvrit.
Astrée
en fût très étonnée. Elle ne connaissait
pas ce passage. Son père le lui avait donc toujours caché
Il
souvrait sur un grande salle, la plus grande de toute la
grotte. La moitié droite de la salle était lisse comme
du verre et un unique flèche blanche pointant vers le ciel
était peinte sur le mur de droite.
Lautre côté
de la salle était rugueuse, pleine dexcroissances, de
trous, de bosses et de fissures. Sur le mur directement opposé
à la flèche blanche, il y avait exactement le même
symbole que celui pour lequel elle avait rendu visite à son
père : une étoile à sept branches faite de
flèches rouges.
- Astrée, nous sommes ici dans la
salle de lOrdre et du Chaos. Le côté droit de
cette salle est voué à lOrdre dont le symbole est
cette unique flèche blanche. Le coté gauche de cette
salle est sous lemprise du Chaos représenté par
cette flèche multiple. Je viens ici régulièrement...crois-moi
si tu le veux ou non, mais je te jure que si le côté
droit na jamais changé pendant toutes ces années,
le côté gauche lui change tout le temps : des trous se
créent ou se bouchent, des excroissances grossissent ou
diminuent. Les modifications sont lentes mais ce côté de
la salle nest jamais le même.
- Mais que sont lOrdre
et le Chaos?
- Ce sont deux forces anciennes qui luttent pour
contrôler les univers. Dans le nôtre elles sont faibles
mais les légendes disent que sur dautres mondes elles
sont bien plus puissantes.
- Tu y crois?
- En fait, je ny
croyait pas vraiment, malgré cette salle. Mais cette guerre
bizarre et maintenant ce symbole mincitent à y croire.
Si les légendes deviennent vérité alors nous
sommes en danger
Suis-moi.
Il se dirigea vers le fond de la
salle, là ou se formait une petite niche, à la
frontière entre les domaines de lOrdre et du Chaos. Les
bords en était légèrement rugueux mais formaient
des lignes droites.
- Ici, cest le domaine de lentropie.
Cest la troisième force. Cest la plus puissante
est aussi la plus faible de trois. Elle doit tout faire pour
maintenir léquilibre entre les deux autres mais ne peut
intervenir directement en faveur de lune ou de lautre.
Il
sortit une petite lampe de poche et éclaira la cavité.
Un message gravé sur la pierre apparut. Il était écrit
dans une langue aux symboles étranges mais Suly, à son
grand étonnement, arrivait à le déchiffrer.
-
Est-ce à cause de ce message que je mappelle Astrée?
-
Oui
Un de nos aïeux à découvert cette grotte
il y a très longtemps, plus de quatre millénaires selon
la légende familiale. Depuis il y a toujours un membre de la
famille qui habite près de cette grotte. Ton prénom a
souvent été donné dans la famille à cause
de cette prophétie. Et si le Chaos est notre ennemi, il se
pourrait bien que cette prophétie saccomplisse. Dans la
niche se trouvait quelque chose que je dois te donner.
Il entraîna
Suly hors de la grotte, tout en refermant tout le passage et se
rendit dans son bureau. Il ouvrit le tiroir de son bureaux et y pris
une petite boîte.
- Tiens, cest pour toi, fit-il en
tendant la boîte à Suly. La boîte est récente
mais ce quelle contient à au moins quatre mille
ans.
Suly ouvrit la boîte et y trouva un superbe bracelet en
or. Une seule pierre lornait. Un énorme diamant noir.
Magie. Ce mot fait parti de notre
quotidien. Tout le monde parle des magiciens. Tout le monde
connaît la légende dIfar. Tout le monde
prétend connaître un mage et tout le monde
aimerai en être un.
Mais être réellement
confronté à la magie est une des expérience
les plus effrayantes que jai vécues. Cest
toujours très stressant.
Ainsi, la première
fois que jai rencontré un magicien, jai
Astrée dElonia.
Astrée se réveilla brusquement. On frappait à
sa porte.
- Astrée
Astrée, fit une voix.
-Oui,
répondit-elle dune voix ensommeillée.
- Il est
neuf heures. Lève-toi et rejoins-nous à la cuisine sil
te plaît. Le petit-déjeuner est servi.
Cétait
la voix de Galmir. Astrée se leva rapidement, ouvrit son
placard pour y récupérer ses vêtements. Quelle ne
fut pas sa surprise en voyant larmoire pleine de vêtements
alors quelle était vide à son arrivée,
hier. Ceux quelle portait la veille étaient toujours là
où elle les avait posés. Elle les inspecta rapidement :
la boîte était toujours là. Apparemment personne
navait touché à ses affaires.
Elle regarda les
nouveaux vêtements et sortit dune pile une robe légère.
Cette robe était parfaitement à sa taille, et même
à son goût. Elle la passa et finit de se préparer.
Elle quitta sa chambre et, suivant lunique couloir, se rendit à
la cuisine. Le tour de la table était déjà bien
encombré : Galmir et plusieurs autres personnes déjeunaient.
A son entrée, Galmir se leva.
-Astrée, permet-moi de
te présenter tout ce monde.
Galmir fit donc les
présentation. En plus de Frison et de Brimbo, il y avait
Solia, une jeune humaine légèrement plus grande
quAstrée, brune, jolie et visiblement dun âge
proche du sien. Il y avait aussi Celendil, un Elfe de grande taille
aux cheveux châtains, ainsi quEliwin, une autre jeune
Elfe à limposante stature pour une femme et dautant
plus pour une Elfe. Enfin, il y avait un jeune humain. Celui-ci ne
devait pas avoir plus de seize ans mais il était déjà
très grand. Il sappelait Astor.
Astrée prit la
dernière place libre et sasseya. Astor et Solia
échangeait quelques mots avec Celendil et Eliwin, Brimbo
parlait avec Frison. Astrée commençait à se
sentir un peu exclue quand Frison essaya de linclure dans la
conversation en lui posant les questions habituelles dans ce cas.
Astrée répondit tout dabord par des " oui "
et des " non " puis simpliqua peu à
peu dans un échange banal mais convivial.
Le petit déjeuner
se termina tout de même assez rapidement.
Astrée se
leva et sapprocha de la porte en annonçant quelle
sortait prendre lair quelques minutes. Elle ouvrit la porte,
fit quelques pas et sarrêta, restant bouche bée.
La
petite maison ne sappuyait plus sur un rocher mais sur une
montagne et se trouvait toute proche dune forêt alors que
la veille, même dans la nuit, elle navait pas remarqué
plus de quelques arbres.
Astrée se sentait tourner la tête.
Son esprit sagitait en tout sens, essayant de saccrocher
à la réalité. Elle était au bord de
lévanouissement.
-Hum! Fit la voix de Galmir derrière
elle. Tu es surprise nest-ce pas. Pardonne-moi
jaurai
dû te prévenir.
Astrée se retourna.
- Je ne
comprend pas
- Cest simple. Hier, lorsque jai
fait ranger leurs affaires à Brimbo et Frison, je vous ai
réunis dans la cuisine. Là, jai prononcé
une formule qui nous a transporté, téléporté,
jusquici, à Lernst, dans cette maison qui est la
réplique exacte de celle que je possède à
Will.
- Vous êtes donc un
sorcier?
- Je préfère
me considérer comme un magicien.
- Mais il ny en a
plus depuis longtemps! Ils nexistent plus que dans les
légendes, comme celle dIfar. Je pensais quil ny
avait plus que des élémentalistes.
-Oh, même
sil est vrai que les Magiciens Runiques dIfar ont
disparus, nous autres ,magiciens, sommes encore nombreux
Cependant nous nous montrons moins quautrefois. Et je suis loin
dêtre le plus puissant des mages. Hystèria, la
reine Elfe de Wilkonia, est une très puissante sorcière
nécromancienne.
Ces mots rappelèrent à Astrée
linvasion imminente de Mycénia et lui causèrent
chagrin et inquiétude pour son père.
- Il faut
rentrer maintenant, lui dit Galmir en séloignant. Il est
presque dix heures et jai dit au autres que je devais vous
parler. Jespère que les vêtements que je tai
créés te plaisent
.
-Oui, beaucoup, répondit
Astrée, retenant ses larmes. Jarrive.
Elle rentra et
ils sassirent tous autour de la table de la cuisine. Seul
Galmir resta debout.
- Je pense, commença-t-il, que vous
avez déjà tous compris que cest, au moins en
partie, à cause de la guerre que vous êtes là. Et
bien, vous avez raison. Si vous êtes ici, cest à
cause de cette guerre
et aussi par ce que vous avez tous
quelque chose en commun. Je vois à vos regard que vous vous
demandez ce que cela peut être
Je ne veux pas vous
brusquer, mais, ce que vous avez en commun, cest un destin,
celui dElonia! Et,
joubliais,
un bijou. Vous
possédez tous un bracelet en or orné dune unique
pierre. Ne le niez pas, je le sais. Si vous ne lavez pas sur
vous, allez le chercher sil vous plaît.
Certains
hésitèrent un instant, mais tous finirent par aller
chercher le leur. Astrée récupéra la boîte
quelle avait cachée et revint à la cuisine. Tous
possédaient le même petit coffret.
-Posez vos
bracelets sur la table, reprit Galmir.
Tous lui obéirent.
-
Un de ces bracelets est le vôtre, mais jusquà
maintenant aucun dentre-vous ne possédait celui qui lui
appartient vraiment. Comme vous le voyez, reprit Galmir, ils sont
identiques, sauf pour la pierre dont ils sont ornés.
Choisissez-en un, celui qui vous attire le plus
mais ne le
prenez pas tout de suite!
Bizarrement, il ny eu aucun litige
lors du choix. Astor voulu le bracelet à la pierre de Jade,
Frison celui à lobsidienne, Solia prit lonyx,
Brimbo la perle, Eliwin le rubis et enfin Astrée prit le
dernier, celui au diamant quelle souhaitait depuis quelle
lavait vu.
Les choix annoncés, Galmir prit les
bracelets et leur demanda de venir dans sa chambre, un par un, en
commençant par Astrée.
Un peu surprise, elle le
suivit.
- Ferme la porte, sil te plaît, et assois-toi
ici.
Il lui désignait une chaise face au lit sur lequel il
venait de sasseoir.
- Que me voulez-vous? Que se passe-t-il
ici? Mon père ma envoyée à vous mais je ne
comprends toujours pas pourquoi.
- Tu vas bientôt
comprendre. Vois-tu, jai légèrement menti tout à
lheure
ou plutôt jai omis quelque chose. Vous
nêtes pas seulement liés par vos bracelets, mais
aussi par une prophétie. Le lendemain matin de vos naissances,
on trouva un bracelet dans vos berceaux. Près de toi, Astrée,
il y avait le bracelet au diamant, celui là même que tu
viens de choisir. Par mesure de sécurité, les bracelets
ont été intervertis il y a quelques années. Jai
servi dintermédiaire entre toutes les personnes
concernées depuis près de 40 ans, dès la
naissance de Celendil en fait. Un de ses parents est un très
bon ami
Toujours est-il que je suis le seul, avec le parent de
Celendil, à tous vous connaître, ce qui limitait les
risques que vous soyez en danger.
- En danger?
- Écoute-moi,
tu vas comprendre. La prophétie dont je tai parlé
a été annoncée il y a très longtemps, au
début de la troisième Dynastie, à la fin de la
deuxième Grande Guerre. Le Chaos allait gagner cette guerre
puisque Elonia, privée des Seigneurs de la Loi, navaient
plus les moyens de se défendre. Cest lun des
survivants de ces guerriers qui annonça la prophétie
:
Lorsque reviendra le temps où le Chaos et
-
Les démons reviendrons sur Elonia, Sept Guerriers porteur de
gemmes magiques se lèverons pour défendre Elonia et
déferons les forces du Chaos. Je connais cette prophétie,
dit Astrée. Mon père la citait parfois. Mais
pensez-vous, pouvez-vous réellement croire une seule minute
que nous puissions être
- Oui! Je pense sincèrement
que vous êtes les Sept Guerriers! Et si toute les recherches
que jai faîtes toutes ces années se révèlent
exactes, je ne pourrais plus rien te cacher lorsque tu porteras ce
bracelet. Je préférais tout te raconter avant.
- Que
dois-je faire? Je ne me sens pas lâme dun
guerrier.
- Tu dois essayer! Pour Elonia!
- Bien
. Si ces
bracelets sont magiques, comment les utiliser?
- Cest
simple. Lève-toi.
Astrée obéit et Galmir lui
donna son bracelet.
- Mets-le, et avance dun pas.
Elle
passa le bracelet à son poignet gauche et avança.
-
Voilà le moment de vérité. Tu vas répéter
ce que je vais te dire. Ne tinquiète pas, tout ira bien.
Pense au bracelet et dis " Par Aaloon ".
-
Daccord.
Astrée se concentra sur son bracelet et
cest dune voix tremblante quelle prononça
ces quelques syllabes.
Une lumière dorée irradia du
diamant de son bracelet, lumière qui se propagea à ce
dernier, puis monta le long de son bras, sétendit à
son coté gauche et enfin recouvrit le corps entier dAstrée.
Elle mourrait de peur et nosait plus bouger, se demandant ce
qui lui arrivait. La lumière sembla exploser en une sphère
éblouissante qui força Galmir à fermer les yeux
un instant. Puis la lueur se contracta et bientôt disparue,
laissant à sa place une armure dorée qui recouvrait
complètement Astrée. Une longue épée
pendait à son côté. Sur le heaume qui laissait le
visage libre, un énorme diamant était enchâssé
au niveau du front. Il se mit à luire dune lumière
blanche et pure.
Astrée hurla.
Dabord un cri, puis
une suite de mots décousus.
- Nooooon! Allez-vous-en!
Nooooon! Sortez de ma tête! Non! Non! Taisez-vous!
Sa voix
sétait faîte désespérée.
Galmir se leva et lui saisit les bras.
- Astrée, calme-toi
Astrée, lui enjoignit-il. Concentre-toi. Si tu pense que ces
voix se taisent, elle se tairont.
- Oh oui, taisez-vous,
taisez-vous. Oh merci!
Elle éclata en sanglots.
- Là,
là, fit Galmir. Calme-toi. Ça va mieux?
Assois-toi.
Malgré cette étrange armure dorée
et couverte dentrelacs étranges, elle sasseya sur
la chaise. On aurait dit quelle ne la portait pas tant ses
gestes restaient souples.
- Astrée, grâce à
ton armure tu peux lire les pensées des gens. Cest mes
pensées, et celles des autres, à la cuisine, que tu as
toutes perçues en même temps. Comme tu ne ty
attendais pas, tu as paniqué, sans contrôler ta
faculté.
- Ces voix étaient anxieuses et curieuses
en même temps.
- Cest normal, non? Tes amis attendent
de savoir ce qui tes arrivé et ils ont dû entendre
ton cri.
- La même chose va-t-elle arriver aux autres?
-
Non, vous êtes tous différents. Lis dans mon esprit et
tu sauras tout.
- Comment faire?
- Il te suffit simplement de
vouloir savoir ce que je pense.
- Bien
Ah oui! Ça y
est
Oh je comprends! Et
lui!
Oh
.
Après
quelques minutes Astrée sadressa directement à
Galmir.
- Vous aviez raison Galmir. Vous ne pouvez rien me cacher,
pas même vos craintes. Je crois que je vais devoir mûrir
Je vous promet de ne pas révéler vos secrets et de ne
rien lui dire
Vous avez toute ma confiance, mon cher
Galmir.
Elle se leva et sarrêta un court instant avant
de reprendre avec un grand sourire :
- Cest tout de même
dommage nos pouvoirs ne puissent être complets sans nos
armures. Elles ne sont pas très discrètes. Par
Aaloon.
Larmure brilla légèrement, sembla
devenir transparente et disparue dans un éclair lumineux. Seul
le bracelet resta. Il avait rétrécit et était
maintenant dune taille qui le laissait courir librement sur une
partie de son avant bras mais qui empêchait Astrée de le
retirer. Elle ne le regarda même pas car elle le savait déjà.
Sans un mot elle sortit de la pièce et referma la porte sur un
Galmir souriant.
Les autres, qui lavaient entendue hurler,
attendaient avec anxiété. Ils virent quelle
portait son bracelet, et quelle allait bien, ce qui les
rassura. Elle finit de dissiper leurs craintes en leur disant que la
peur quelle avait eu était ridicule et inutile. Elle
appuya ses paroles en émettant des ondes empathiques
apaisantes.
Frison décida dêtre le suivant.
Il
entra dans la chambre de Galmir qui lui remit son bracelet. Au mots
de " Par Aaloon " le même phénomène
se reproduisit. Larmure de frison était tout de même
très différente de celle dAstrée. Faîte
dun métal sombre, une grosse Obsidienne en ornait le
poitrail et elle possédait une épée courte.
Cette armure possédait la faculté de réagir à
son environnement, un peu à la manière dun
caméléon, pour permettre à son porteur dêtre
presque invisible. Frison retira son armure et sortit de la
chambre.
Eliwin fut la suivante. Elle reçut le bracelet au
rubis. Elle fit apparaître son armure selon les explications de
Galmir. Celle-ci semblait être en mithril et possédait
un extraordinaire rubis placé au dessus de la poitrine. Elle
possédait une épée longue, , une arbalète
et deux dagues. Larmure décuplait la force, la vitesse
et lagilité dEliwin.
Puis, Celendil reçut
le bracelet à lémeraude. Son amure était
dor au reflets verts et une émeraude ornait sa poitrine.
Ses armes étaient un grand arc et une longue épée.
Brimbo
suivit.
- Entre, répondit Galmir au petits coups frappés
à sa porte.
Brimbo pénétra dans la chambre et
referma la porte derrière lui.
- Tu fais parti de ceux avec
qui je dois discuter un peu plus avant daller plus loin, reprit
Galmir. Comme tu as dû le remarquer, tous ceux qui sont déjà
venus sont sortis avec leur bracelet. Même si cela ne voit pas,
ils ont tous changés. Cela va être ton tour. Ne
tinquiète pas, ce changement na rien de maléfique,
au contraire. Mais lors de ce changement, tu vas avoir des visions
qui seront crées par lenseignement que tu vas recevoir.
Elles vont durer seulement quelques secondes, mais tu auras
limpression que ce sera beaucoup plus lent et très réel.
Rappelle-toi que ce ne sont que des visions et non la réalité,
et tout ira bien.
- Dois-je vraiment prendre ce bracelet?
-
Personne ne peut-t-y obliger. Mais je pense que tu dois le faire.
-
Allons-y alors.
Il avait voulu dire cela dune voix assurée
mais celle-ci avait tremblé. Galmir lui remit son bracelet et
ses dernières instructions. Cest avec hésitation
que Galmir prononça " Par Aaloon ". Comme
pour les autres, une magnifique armure apparue.
Elle était
dargent et une superbe et énorme perle en ornait le
frontal. Cette armure était équipée dun
petit bouclier rond sur lavant-bras gauche et dun marteau
de guerre, eux aussi en argent.
La perle émit un rayon
laiteux qui dura un court instant. Dès son apparition, les
yeux de Brimbo parurent sagrandir sous leffet dune
intense terreur et sa bouche souvrit comme pour crier mais
aucun son nen sortit. Le rayon disparut brusquement et Brimbo
retrouva rapidement une expression normale.
- Je les ai tous vus!
Les zombies, les nécrophages, les spectres,
les Démons!
Cétait horrible de réalité mais maintenant
je sais quoi faire contre eux. Je suis prêt à les
rencontrer
mais je préfèrerai que ce soit le plus
tard possible. " Par Aaloon ".
Larmure
se dissipa.
- Va maintenant.
- Bien, répondit Brimbo en
sortant.
Astor prit la Suite. Il reçut son bracelet de Jade
et, lorsquil eut prononcé la phrase clé et que la
lumière eut disparut, la plus belle des armures, juste devant
celle dAstrée recouvrait son corps. Elle était
dor, couverte dentrelacs comme les autres, et une très
grosse pierre de jade protégeait lemplacement de son
cur. Son armure possédait une arme à aucune autre
semblable. Cétait une longue épée à
deux mains. Elle était réalisée dans un alliage
plus solide de le plus résistant des aciers. Le pommeau et la
garde étaient incrustés de jade. Sur la lame étaient
gravés détranges symboles. Cette épée
était visiblement magique. Larmure possédait
aussi une lame rétractable dans chacun des avant-bras, lames
quAstor pouvait faire surgir dune simple pensée.
Elles étaient réalisées dans le même
alliage que lépée.
Après avoir fait
disparaître son armure il sortit. Il trouva les autres autour
de la table, sauf Solia qui attendait près de la porte avec
anxiété. Elle entra dans la chambre de Galmir et
referma la porte sur elle. Astor remarqua que ses nouveaux amis
avaient lair perdus dans leurs pensées. Personne ne
parlait.
- Joins-toi à nous et raconte nous ton
expérience.
Il semblait à Astor que cétait
la voix dAstrée quil venait dentendre mais
il ne lavait pas vu parler.
- Viens,
assois-toi.
Toujours la même voix. Et il était sûr
de navoir vu personne parler.
- Cest moi, Astrée,
qui te parle. Étonné? Eh oui! Je te parle par
télépathie comme je le fais avec les autres depuis
quils sont sortis.
- Assois-toi, reprit-elle à
haute voix.
Tous la regardèrent. Astor les rejoignit et
sasseya. Il comprenait maintenant les regards étonnés
des autres lorsquils étaient revenus dans la cuisine. La
dernière dentre eux étant avec Galmir, la
conversation reprit normalement.
Dans la chambre de Galmir, Solia
se demandait ce quelle faisait là.
- Tu as dû
remarquer que les six autres portent maintenant leur bracelet, lui
disait Galmir. Je vais te donner le tien. Tu vas le mettre et dire
" Par Aaloon ". Dès que tu auras prononcé
ces mots, tu ne devra plus rien dire, ni bouger, jusquà
ce que je ten donne lautorisation. Compris?
- Oui.
-
Alors, voilà ton bracelet, celui à lonyx.
Solia
le passa à son poignet et, comme pour tous les autre, une
lumière intense se propagea autour de son bracelet et enfin à
tout son corps. Larmure qui apparut alors semblait dor
comme celle dAstrée mais aussi composée de
plusieurs couleurs mouvantes dont la somme serait cette couleur
dorée. Cétait le résultat de lécran
anti-magie que produisait cette armure. Une dague était la
seule arme quelle possédait. Une pierre grise, veinée
de noir, ornait le frontal du casque
Elle émit un rayon
noir dencre qui se mua en une blancheur éclatante. Ce
rayon se dirigea vers Galmir mais fit demi-tour avant de latteindre
et fonça sur Solia quil atteignit au niveau du cur.
Il parut senfoncer en elle et disparut.
Les yeux de Solia
brillèrent dun éclair blanc et ses pupilles
vertes perdirent définitivement cette couleur pour devenir
grises, finement veinées de noir, comme lonyx de son
armure.
Elle ouvrit la bouche et Galmir cria:
-Non! Ne parle
pas, ne bouge pas! Réfléchis bien avant de parler. Ne
prononce aucun mot avant davoir bien réfléchi à
ta phrase. Au début tu vas parler très lentement mais
tu pourra demander à Astrée de taider. Et moi je
tapprendrai à contrôler tous ces mots nouveaux
dont ta tête est pleine. Leur magie est puissante et tu dois
apprendre à contrôler ce pouvoir.
- Jai
bien com
pris. Com
ment As
trée pourra
maider?
- Elle est télépathe. Tu pourra
communiquer avec elle par la pensée et tu ne déclencheras
pas de cataclysme. Elle taidera à mémoriser très
rapidement les différentes formules. Dis de nouveau " Par
Aaloon " et tu pourras sortir.
- Par
Aaloon.
Larmure disparut. Quand elle sortit de la pièce,
accompagnée de Galmir, elle trouva les autre plongés
dans une discussion animée, échangeant leurs
expériences pour la énième fois. Quand ils
remarquèrent Solia, ils lassaillirent de
questions.
Devant son silence, ils furent étonnés.
-
Il vaut mieux quelle ne parle pas pour linstant, dit
Galmir. Astrée, tu peux lui parler télépathiquement,
elle texpliquera.
Usant de son pouvoir, Astrée
compris rapidement la raison du mutisme de Solia et lexpliqua à
leurs amis.
Le Chaos est plus puissant que lOrdre.
Il peut exercer la traîtrise, être lâche
et fuir quand il le faut. Les serviteurs de lOrdre se
doivent dêtre honnêtes, courageux et
téméraires. Ils ne voient pas la ruse et la
traîtrise qui sont des concepts incompréhensibles
pour eux. Cest pour cela que nous avons réussi
à capturer les Seigneurs de la Loi.
Maintenant
nous sommes prêts. Le plan est mûr. Même
les Sept ne pourront arrêter le Chaos en marche.
Kiahoror, Seigneur du Chaos.
- Oui Seigneur. Ici, aussi, tout se déroule comme prévu.
La victoire est certaine. Je vous ferai un nouveau rapport dans une
semaine.
Celle qui venait de prononcer ces mots était une
très belle jeune femme. La trentaine avait rendu son corps
désirable et plein de féminité. Ses long
cheveux, peignés en une coiffure extraordinairement
compliquée, encadraient son visage aux yeux bleus dun
casque dor. Ses oreilles pointues et sa silhouette gracieuse
trahissaient sa race : cétait une Elfe.
Elle venait
de sadresser à un brouillard qui finissait de se
dissiper.
- Brr
Il me fait froid dans le dos mais, grâce
à lui, plus de deux siècles de dur labeur vont être
récompensés. Je régnerai bientôt sur
Elonia. Oui, moi Histéria, je serai prochainement la première
Reine à régner sur Elonia toute entière. Ce
Seigneur Kiahoror du Chaos me fait peur
mais il ne peut rien
contre moi! Il est lié par un pacte et il nosera pas
trahir sa parole. Aaloon, ce vieux crétin de Dieu, à
encore cette dernière utilité. Je dois dire que ce
Seigneur du Chaos à eu une idée extraordinaire. Dans
trois mois au plus tard jaurai écrasé tout
résistance sur cette planète. Les Guerriers de la
prophétie nont pas fait leur apparition. Ils ne
viendront pas! La victoire est mienne!
Comment lutter contre ce que lon ne
connaît pas? Les armes inconnues utilisées par
nos ennemis nous obligent à nous retrancher. Nous
perdons linitiative et la liberté daction.
Nous allons perdre la guerre si cette situation perdure. Il
nous faut trouver une arme de riposte ou au moins un
système de défense efficace ou nous allons
droit à la catastrophe.
Général
André Gill.
(Rapport détat-major).
Les derniers rapports étaient affolants. La réunion
détat-major qui venait de sachever navait
rien apporté. Bien sûr que son père avait raison!
LArmée avait rappelé le vieux Général
en retraite car il demeurait lun des plus brillants stratèges
et tacticiens encore vivants.
Le Colonel Suly Gill se sentait bien
inutile.
Un bip retentit. Il venait de son communicateur posé
sur le bureau.
- Oui, répondit-elle, Colonel Gill.
-
Suly, cest ton père. Si tu pouvais venir à la
maison. Il y a ici quelques personnes que je voudrais te présenter.
-
Jai deux ou trois comptes-rendus à expédier et
jarrive.
- A tout à lheure.
Elle coupa son
communicateur.
Son père avait posé une condition à
son retour dans létat-major de la confédération
: il ne voulait pas quitter son appartement. On lavait donc
autorisé à lutiliser comme bureau.
Un peu
moins dune heure plus tard, la porte de lappartement de
son père seffaça devant Suly.
- Te voilà
enfin. Viens vite dans mon bureau, il faut que je te présente.
Ils
pénétrèrent dans le bureau du vieux Général.
-
Voici Max Titlie, ingénieur, Miggia Lugia, spécialiste
des techniques de communications et enfin Bob Kany qui était
il y a trois jours encore dans le système dOrion. Mes
amis, permettez-moi de vous présenter ma fille, le Colonel
Suly Gill.
Pendant le traditionnel échange de poignées
de mains, Suly observa les invités de son père. Max
Titlie était un mutant, un des " produits
génétiques " de lunique Guerre atomique
quest connue la Terre. Le génie génétique
avait réussi à stabiliser les mutations anarchiques des
débuts, mais pas encore à permettre la disparition des
mutants. De plus leur présence parmi la population terrienne
rappelait au genre humain son erreur passée et semblait dire :
" p lus jamais ça! ". Max possédait
donc une paire de bras supplémentaire et sa tête était
trop longue : on aurait dit que quelquun sétait
amusé à la tirer pour lui donner cette forme. Miggia
Lugia, quand à elle, était une indigène de
Dschubba 4, la quatrième planète de cette étoile
du Scorpion. Comme pour tous les Dschubbiens, sa forme était
très proche de la forme humaine. Elle était seulement
un peu trop mince et sa peau était noire. Contrairement à
certain humains qui ont la peau très sombre, celle de Miggia
était aussi profondément noire que lespace. Cette
couleur venait de lévolution de cette espèce
mi-animale, mi-végétale qui absorbait la lumière
pour sen nourrir. Elle portait un vêtement aux couleurs
vives et bigarrées et des gants blancs recouvraient ses mains
à quatre doigts.
Laspect tassé et râblais
de Bob Kany, ainsi que sa façon de bouger, trop rapide,
indiquaient que cet humain était né sur une planète
à forte gravité. Son ossature et sa musculature
sétaient développées de façon à
résister à la gravité de sa planète
natale, un peu plus de deux fois supérieure à celle de
la Terre.
- Bien, reprit le général après ces
échanges de civilités. Max, commençons par vous.
Je crois savoir que vous avez de bonnes nouvelles.
- En effet. Mon
équipe viens de terminer létude dune toute
nouvelle série darmements. Cela va des armes portables
aux chasseurs spatiaux, en passant par les véhicules
terrestres. Nous avons équipés ces engins de nouveaux
blindages et des dernières générations de
moteurs et darmes. Nous planchons maintenant sur de nouveaux
boucliers. Les informations que vous mavez fourni sur les armes
étranges utilisées par nos ennemis laissent penser
quelles sont presque toute énergétiques. Et comme
vous le savez, personne na encore réussi à créer
un bouclier réellement efficace contre ce type armes. Nous
voulons utiliser leffet Clockys-Armm, du nom de ses
découvreurs, qui crée un champ annulant toutes émission
énergétique. Le passage de la théorie à
lapplication est difficile, mais je crois pouvoir dire que nous
espérons réussir très bientôt.
Les
premiers essais sont encourageants. Voici les dossier techniques de
notre nouvelle gamme : fusil multifonctions AA-26-C, chasseur
SpaceRider, SpaceFighter, bombardier SpaceKiller, navette Triton II,
Chasseur de reconnaissance SkyLooker, ainsi que nous nouveaux
appareils terrestres Runner, HardRunner II et AssaultGun.
Le
général pris les documents et les passa à Suly.
Celle-ci étudia les différents plans et notices
techniques quelques instants. Ce matériel lui semblait très
bon. Les caractéristiques théoriques était très
intéressantes. Si leurs performances réelles était
approchantes, ces engins seraient peut-être un avantage dans
cette guerre.
-Nous avons aussi étudié les armes
utilisées dans le passé par nos ancêtres, reprit
Max. Nous avons reprit les plans dune arme inventée au
début du vingt deuxième siècle. Cette arme
navais jamais été construite car la technologie
nécessaire nétait pas au point à cette
époque et le coût des ces appareils aurait été
exorbitant. Cette arme est construite sur la base dun avion de
combat nommé F45. Cest en fait un robot qui peut prendre
soit la forme dun avion, soit une forme humanoïde. Son
intérêt est élevé, aussi bien pour les
combats aériens que pour les combats en milieu urbain. Nous
avons adaptés ses armes au combat spatial, mais, à
cause de leur lourd armement, nous navons pas pu équiper
ces robots de moteur hyper-spatiaux. Leur rayon daction est
donc assez réduit mais leur puissance de feu est absolument
extraordinaire! Mais le plus étonnant, cest leur très
grande maniabilité et leur rapidité de réaction
aux commandes du pilote : ils sont commandés directement par
la pensée, un peu à la manière dun jeu
interactif.
- En avez vous les plans ici?, voulu savoir Suly.
-
Non, mais nous livrerons bientôt un exemplaire prototype à
votre père. Au fait, quelquun aurait une idée
pour baptiser ce petit bijou? Nous ne lui avons pas encore trouvé
de nom.
- Pourquoi pas F45-FlyRob, proposa Miggia. Ce nom est
facile à retenir.
- Adjugé. Bien, jai fini mon
rapport, Général.
- A vous alors, Lugia, déclara
le général Gill. Faîtes-nous part de vos
travaux.
- Nous avons enfin réussi à faire passer
des ondes radio dans lhyperespace. Vous savez ce que cela
signifie : nous pouvons envoyer des messages nimporte où
dans lunivers en un instant. Plus besoin denvoyer un
vaisseau dans lhyperespace pour ramener un message. Là
où il fallait plusieurs heures dans le meilleur des cas, il ne
faut plus que quelques secondes. Les appareils de commandement, plus
quelques autres, vont être équipés de ce système
dans les deux mois à venir. On y adjoindra les nouveaux
modules de codage décodage dont nous venons de finir les test.
Il faut plus de six mois de calculs au fameux Kriss 120 pour décoder
un message sans les vingt clés différentes. Même
labsence dune seule des clé équivaut à
nen posséder aucune car elles se décodent les
unes les autres. Et vous savez bien quau bout de six mois les
informations nont plus besoin dêtre secrètes.
-
Merci beaucoup, Lugia.
Le général se leva, ouvrit un
tiroir et en sortit une feuille de papier pliée en quatre.
Suly le reconnu de suite : cétai le papier sur lequel
était dessiné le symbole du Chaos. Le général
présenta la feuille à Bob Kany.
- Bob,
reconnaissaient vous ce symbole?
- Oh oui
, répondit-il
sombrement. Il est peint sur tous les fuselages des vaisseaux
ennemis, sur le coté gauche. Sur le coté droit il y a
aussi un symbole, mais jen ai vu au moins trois
différents.
Pour le général il ny avait
plus aucun doute. Cétait bien le chaos quils
combattaient.
Bob reprit la parole.
- Leurs armes spatiales,
comme vous le savez, semblent identiques aux nôtres, sauf
quelques rayons qui semblent surgir de quelque part au dessus de
leurs chasseurs biplaces. En combat terrestre, par contre, ils
semblent invincibles. Mon frère, avant de mourir dans mes
bras, ma avoué navoir rien compris à la
bataille. Ses camarades sont morts comme des mouches. Daprès
lui, les troupes ennemies se déplacent à pieds et
nutilisent aucune arme conventionnelle. Et pourtant ils
gagnent. Leurs chefs porteraient même des épées,
comme à laube de notre civilisation. Mon frère
délirait mais il a même affirmé quil ne
sétait pas battu contre des humains, mais contre une
race extra-terrestre inconnue.
- Est-ce une plaisanterie?, fit
Max.
- Ce témoignage est digne de foi, répliqua le
général Gill. Des jours difficiles nous attendent. Max,
quand pensez-vous avoir construit assez dengins pour équiper
une unité?
- Dici deux à trois semaines, je
pense. Nous faisons le plus vite possible.
Le vieux général
se leva.
- Bob, après avoir vu sa planète natale
tomber et sa famille décimée à décidé
de sengager dans larmée. Les psychotests et les
tests physiques quil a subit sont très bons. Il est
incorporé sous le grade de Lieutenant. Il servira dans une
unité commando que la Présidente de la confédération
ma demandé de constituer. Cette unité sera
équipée en priorité de tous les nouveaux
armements et pourra être utilisée sur tous les terrains.
Elle ne sera formée que des meilleurs dans leur domaine.
LÉtat-Major a constituer une liste des officiers
capables de commander cette unité. Elle ne contient que deux
noms. Et on ma demandé de trancher. Jai longuement
hésité, mais je vous annonce que le Général
Astrée Suly Gill prendra ses fonctions au sein de cette unité
dès demain matin.
Suly ne savait plus que penser. Elle
avait entendu des rumeurs sur cette unité, mais on disait que
le colonel John Russ devait en avoir le commandement. Ce colonel
était courageux, intelligent et rusé. Il aurait fait un
parfait commandant pour cette unité, pensa-t-elle. Puis, la
fierté et lorgueil aidant, elle se dit aussi quelle
avait tout autant de qualité pour réussir. Si son père
lavait choisie, cétait à coup sûr
pour de bonnes raisons : il nétait pas hommes à
privilégier sa propre famille, surtout maintenant quune
guerre avait éclatée. A ce jour, il navait jamais
aidé Suly dans sa carrière. Pourquoi commencer
maintenant?
Seule une pratique constante peut affûter
nos pouvoirs comme une lame.
Galmir.
Si un visiteur avait pu pénétrer dans la plus
grande des pièces de la maison de Galmir, qui se trouvait tout
au fond, sous la montagne, il aurait été très
surpris par le spectacle qui sy déroulait.
Trois
jeunes gens, un humain, un elfe et un nain faisaient, avec leurs
armes, de grand moulinets dans le vide, comme sils cherchaient
à frapper quelque ennemi invisible.
Un autre, un hobbit
semblait-il, était accroupi au fond de la pièce et
faisaient des petits mouvements avec des outils. Sil y avait eu
là une porte, au lieu dun mur nu, on aurait pu croire
quil essayait de la crocheter.
Un asile de fous! Voilà
ce quaurait pu penser ce visiteur en contemplant ce lieu.
En
fait, Astor, Eliwin, Brimbo et Frison sentraînaient sur
des illusions crées par Galmir. Depuis le 30 mai, quinze jours
auparavant, ils sastreignaient à un entraînement
intensif, du petit matin au coucher du soleil.Astor et Eliwin
maniaient maintenant leur armes avec habileté et Brimbo
tranchait avec sa hache comme un véritable Guerrier Nain. Il
avait, de plus, appris de nombreuses incantations qui détruisaient
les non vivants et contraient la nécromancie.
Plus aucunes
serrure non magiques ne résistaient à Frison. Seule
Astrée, qui décelait ses pensées, ne se laissait
jamais surprendre par les chapardages et les surprises de Frison. Il
affectionnait, au grand énervement de tous, chiper les
affaires de ses amis et leur faire peur en apparaissant subitement;
grâce à son armure, il se dissimulait et approchait sans
bruit de sa victime. Il apparaissait alors en faisant un grand
" Bouh!! ". Solia, fâchée, lavait
dailleurs rendu réellement in visible pendant plusieurs
heures. Personne, hormis elle-même et Astrée ne pouvait
le voir et lentendre. La punition avait été dure
pour lui, mais loin de lavoir guéri, il choisissait
maintenant ses victimes avec plus de circonspection et sen
prenait volontiers au calme Brimbo.
Astrée sentraînait
aussi, mais ses capacités réelles étaient
toujours inconnues, faute de cobayes.
Celendil passait ses
journées à chasser, ce qui lui avait permit dapprendre
connaître les plantes qui guérissent et celles qui
tuent. Il parlait aux animaux et apprenait les secrets de la nature
dElonia.
Quand à Solia, elle avait rapidement
dépassée son maître et Galmir navait plus
rien à lui apprendre. Son armure lui inspirait les sorts dont
elle avait besoin, mais linvocation des sortilèges les
plus puissants la fatiguait énormément.
Depuis
quinze jours, ils étaient isolés dans les montagnes et
Galmir décida quil fallait avoir des nouvelle récents
de la situation dElonia et de la progression des armées
de Wilkonia. Il envoya donc Astrée, Frison et Astor à
Lernst. Ils partirent donc tôt le matin, pour y être
avant le repas de midi. Il y avait en effet 3 bonnes heures de marche
de la maison de Galmir jusquà la petite ville.
Arrivés
un peu plus tôt quils le pensaient, ils décidèrent
de faire quelques courses. Astor entra chez un armurier et y acheta 2
poignards. Leurs poignées étaient incrustés dor
et les lames en acier était très fines et à
double tranchant. Il ressortit du magasin et présenta un des
poignard à Astrée.
- Tiens, Astrée, cest
pour toi.
- Oh, je ne peux pas accepter. Jai les moyens den
acheter un et...
- Cest juste que jai remarqué
que tu ne possédais aucune arme. Il faut bien que tu puisse te
défendre sans ton armure
Et puis, jen ai aussi
acheté un pour Solia.
- Bon, daccord. Je le prend!
Merci beaucoup, fit-elle en lembrassant sur la joue.
- Ce
nest rien, fit-il en rougissant.
-Et moi, on moublie?
Je nai droit à rien, déclara Frison.
Astor un
peu gêné ne savait que répondre.
-Heureusement
que je pense à moi, reprit Frison. Si je devait attendre que
lun dentre vous moffre quelque chose, je tomberai
en poussière!
- Si tu nembêtait pas tout le
monde
, fit Astrée.
- Oh! Vous navez aucun
humour
Mais regardez ça.
Il sortit un petit ceinturon
décoré de gemmes de sous sa veste.
- Vous navez
rien vu, hein? Larmurier non plus!
Astor et Astrée se
regardèrent un instant puis se mire à rire, Frison se
joignant à eux.
Ils arrivèrent devant lauberge.
Il y entrèrent et commandèrent un repas. Il sassirent
à une table dans un coin de la salle pour attendre leur
commande.
- Astrée, chuchota Astor, peux-tu savoir ce qui
sest passé ces deux dernières semaines?
-
Jessaye. Laubergiste à eu des nouvelles hier :
Mycénia tient encore mais plus pour longtemps. Ils sont à
bout. Yarn et Vlor sont tombées à leur tour et une
armée se dirige vers Johnak. Et
Oh!
- Quy a
til?
- Vous voyez ces trois hommes habillés tout de
noir, là-bas près de la cheminée?
- Ceux qui
portent un chapeau?, répondit Frison.
- Oui. Jai vu
deux hommes habillés comme cela, lautre jour, à
Will.
- Le jour ou tu es arrivée?, reprit Frison.
-
Exactement.
- Hé bien, fit Astor. Quont-ils de
particulier?
- Je narrive pas à percevoir leurs
pensées. Ce nest pas normal. Il faut savoir qui il sont.
Laubergiste, en tous cas nen a aucune idée : il
les voit pour la première fois.
- Finissons notre repas et
suivons-les, proposa Astor. Dès quils partirons, on les
prendra en filature. Peux-tu contacter Galmir dici?
- Pas
sans mon armure : il est trop loin.
- Tant pis, on se débrouillera
seuls. Ils faut savoir qui ils sont.
Quelques instants plus tard,
un de ces hommes se leva et alla voir laubergiste. Il lui
chuchota quelque chose à loreille en lui glissant deux
pièces dor.
Laubergiste regarda lhomme
étrangement un instant et répondit à haute
voix.
- Je nai pas vu détranger ici, à
part ces trois là qui mangent et
il ne sont pas sept! Et
il ny a pas de nain avec eux! Juste un hobbit!
Astrée
comprit immédiatement et avertit télépathiquement
ses amis.
- Ces hommes nous cherchent. Il faut vraiment sen
occuper et savoir ce quils nous veulent!
Astrée
attendit deux ou trois minutes, se leva et alla régler le
repas. Astor et Frison se levèrent à leur tour et ils
sortirent de lauberge.
Les trois hommes sortirent peu après
eux et se mirent à suivre les trois jeunes gens.
Régner, il ny a rien de plus
excitant! Je ne veux pas être une reine bonne et
juste. Cest beaucoup trop difficile.
Je veux être
un despote, régner par la force pour pouvoir être
frivole et insouciante! Seules les forces du Chaos peuvent
me permettre datteindre ce but.
Hystèria,
reine de Wilkonia.
Remmener-le dans son cachot! Il peut encore servir
-Bien.
Deux
gardes détachèrent un homme dun chevalet. Il
avait du être écartelé car ses bras pendaient
comme sils nétaient plus accrochés à
ses épaules.
- Soignez-le!
Hystèria se mit à
penser à haute voix.
- Si ce quil nous a dit est
vrai, il nous sera utile dans quelques temps. Ainsi sa fille serait
une des Guerriers dAaloon. Je pensais quils nétaient
que légende
Mais que pourront-ils contre les forces du
Chaos et les armes que nous allons utiliser dici quelques
jours. Ils sont si jeunes
Elle appela.
- Gardes!
-
Oui, vôtre majesté, répondit un elfe de grande
taille.
- Faîtes venir une quinzaine de mes espions
Drolochs.
- Bien, vôtre majesté.
Il revint bientôt
accompagné dune quinzaine dhommes habillés
de noir.
- Vous allez rechercher sept jeunes gens et leur mentor,
un Nain. Il forment un groupe qui comprend un nain, deux elfes, un
hobbits et trois humains. Faîtes attention et soyez discrets :
ils peuvent être très dangereux. Trouvez les! Vous
travaillerez par trois. Si vous les trouvez, lun dentre
vous reviendra mindiquer leur position et les autres
continueront de les surveiller.
Hystèria prononça
des syllabes incompréhensibles.
- Vous pouvez disposer.
Les
quinze hommes sortirent de la salle. Un homme se tenait sur le palier
de cette salle de torture. Il possédait toutes les
caractéristiques dun elfe. Il entra dans la pièce.
-
Pourquoi cette puissante incantation?
- Eh bien Gauror! Il se
trouve que je viens dapprendre que les guerriers dAaloon
sont revenus!
- Par les Sept Enfers! Nous pensions quils ne
viendraient plus! Si ton information est valable, je comprends
pourquoi tu as protégés ces Drolochs contre les attaque
psy. Penses-tu que cette incantation sera suffisante contre le
Guerrier-Diamant?
- Cétait ma plus puissante
incantation de protection
lavenir nous dira si elle était
suffisamment puissante. Ils sont jeunes
Et nous avons capturer
le père de lune dentre eux. Il nous servira
sûrement.
- Bien. Mon maître continue de nous faire
parvenir les armes...lentraînement de notre unité
délite se poursuit.
- Parfait Gauror. Les Eloniens
vont avoir une bonne surprise.
La mort va devenir votre compagne.
Habituez-vous à elle. Ne la fuyez pas. Il faut
connaître la mort si vous voulez la combattre. Vous
aurez parfois à tuer. Mieux vaut tuer quêtre
tué.
Vous navez pas le droit de mourir.
Si
vous veniez à disparaître, Elonia serait
perdue.
Galmir.
Astrée, Frison et Astor marchaient dun bon pas.
Bien quils soient discrets, Astrée était sûre
que les trois hommes en noir les suivaient toujours. Elle en informa
Astor et Frison et ils décidèrent de les attaquer peu
avant darriver chez Galmir; de là Astrée pourrait
contacter leur amis pour les prévenir.
A lorée
de la forêt il ny avait plus quune vingtaine de
minutes de marche jusquà la maison de Galmir.
Dès
quil pénétrèrent dans la forêt,
Astrée tenta de prévenir leurs amis et elle reçu
la réponse de Celendil. Elle lui expliqua brièvement la
situation. Celendil lui répondit quil prévenait
immédiatement le reste de la compagnie et quils
arrivaient.
A quelques minutes de la maison, Astrée perçut
lesprit de Solia qui cherchait le sien.
- Nous sommes
cachés dans le bois. Nous allons laisser passer les trois
hommes, et dès que nous seront derrière eux, nous les
prendrons à revers. Lorsque vous entendrez notre " cri
de guerre ", revêtez vos armures et aidez nous à
les capturer. Ainsi nous pourrons les prendre vivants.
Respectant
son rôle de coordinatrice, Astrée transmit ces
informations à Frison et Astor.
Quelques instants plus tard
un cur de voix, venant de derrière eux, leur parvint.
-
Par Aaloon!
Ils se retournèrent en prononçant les
même mots.
Les trois hommes en noir surpris, quittèrent
lombres des arbres sont lesquels il avançait depuis
lorée de la forêt et se placèrent au milieu
du chemin. Là ils se virent pris entre deux feux : Astrée,
Frison et Astor leur faisant face, Solia et Celendil venant de leur
arrière droit et ,enfin, Eliwin et Brimbo se trouvant à
leur arrière gauche. Leurs adversaires étaient vêtus
darmures flamboyantes. Ils comprirent de suit quil
venait, malheureusement, de trouver leurs proies.
Lépée
dAstor brillaient dune lumière bleutée,
surnaturelle. La hache de Brimbo jetait des éclair blanc et
semblait pressée de sabattre sur un des hommes. Solia
prit une petite pincée de sable dans une bourse et la lança
en lair en prononçant une de ses formules magiques. Elle
pointa son index vers un des hommes qui seffondra comme une
masse. Lonyx de son armure de Solia jeta un bref éclair.
Les
deux hommes en noir restant réagirent enfin et tirèrent
de leurs fourreaux des épées à lacier
noir. Leur vêtement sembla se transformer et, lillusion
cessant, ils apparurent vêtus dune armure noire ornée
dune étoile rouge sang barrée dun éclair
vert : les couleurs dHystèria.
Lun dentre
eux, la croyant peut-être plus faible car elle navait pas
dégainé son épée, fonça sur Astrée
et se figea, incapable de faire une mouvement. Astrée venait
de le paralyser par la seule force de sa volonté. Le dernier,
se voyant seul contre sept, essaya de fuir dans la forêt, mais
Celendil le rattrapa rapidement. Lhomme fit mine de vouloir se
battre mais, voyant Astor arriver à son tour, il lâcha
son arme. Il ôta son chapeau, découvrant deux petites
cornes poussant juste au dessus de ses tempes.
Il porta une main à
sa tempe droite et en saisit la corne.
- Vous nous avez vaincu,
mais je gagne quand même, ricana-t-il.
Il brisa sa corne et
seffondra, mort. Astor et Celendil restèrent un instant
interdits, puis sapprochèrent du corps : pas de doute,
lhomme était bien mort. Malgré un fouille
soigneuse de la zone ils ne retrouvèrent pas la corne que
lhomme avait brisée.
Pendant ce temps leurs amis
avaient attachés les deux survivants et réveillé
celui endormit par Solia. Astor et Celendil les ayant rejoints, la
troupe rejoignit la maison de Galmir. En chemin Astor raconta la mort
de lhomme. Brimbo fit sauter du bout de sa hache le chapeau
dun des prisonniers pour vérifier la présence des
cornes. Elles étaient là.
- Ce sont des Drolochs,
fit Brimbo.
Entendant le noms de leur race, les deux Drolochs se
tournèrent.
- Comment nous connaissez-vous?, cracha lun
deux.
- Ce nest pas important, répondit Brimbo.
Ce qui lest, cest que les Drolochs sont des démons,
de la plus basse catégorie, mais des démons tout de
même. Le chaos les emploie comme espions. Celui qui sest
tué en brisant sa corne a transmis tout ce quil a vu a
celui qui lavait envoyé. En se tuant, il a dévoilé
notre présence
Ils étaient arrivé.
Galmir les attendait sur le pas de la porte.
- Hum, fit-il. Des
Drolochs
Interrogeons-les.
On les fit asseoir à même
le sol de la cuisine. Tous avaient fait disparaître leurs
armures sauf Astrée car son pouvoir allait servir.
Astor
demanda:
- Que cherchiez-vous ici?
Il nobtint pas de
réponse. Astrée commença à leur donner
une forte migraine, les empêchant de se concentrer.
Astor
reposa sa question.
- Vous, répondit lun dentre
eux.
- Pourquoi?
Aucune réponse ne venant, Astrée
accentua sa pression. Leurs nerfs commencèrent à
transmettre des signaux de douleur et il leur sembla que des flammes
léchaient leurs corps. Le bouclier psy qui les protégeait
était près de tomber.
- Pourquoi, questionna
Galmir.
Leur résistance à ne pas répondre à
la question amena la réponse dans leur esprit. Astrée
le sentit et, cheminant le long des bribes de pensées quelle
déchiffrait, elle détendit puis rompit les mailles du
bouclier. Le bouclier nexistant plus, les questions devinrent
inutiles; Astrée pouvait obtenir toutes les réponses
quelle souhaitait.
- Ils nous cherchaient sur ordre
dHystèria. Ils devaient nous trouver. Lun dentre
eux aurait du aller la prévenir dès quils nous
aurait trouvés ou quils avaient une piste. Mais ils
nétaient pas sûr que nous soyons ceux quil
cherchaient. Et ils nous ont suivis tous les trois, en désobéissant
à leurs ordres.
- Comment nous ont-ils trouvés?, fit
Frison, et comment savaient-ils que Galmir nous instruisait?
Astrée
suivit encore le flux des pensées dun des Drolochs.
-
Avec laide dun traître, Hystèria a capturé
puis torturé un homme qui nous connaissait.
- Qui?, demanda
Astor
- Il nen savent rien
Ce ne sont que des
sous-fifres et ils ne sont pas dans le confidences dHystèria.
Je narrive pas à tirer autre chose dintéressant
de leurs cervelles. Ils navaient quune mission, quun
but et uniquement les informations pour latteindre.
- Que
faisons nous deux?, demanda Eliwin.
- Renvoyons-les en
enfer, fit Brimbo.
- Mais on ne peut pas tuer un être vivant
de sang-froid, dit Solia.
- Noubliez pas ce que je vous ai
appris, fit Galmir. De toute manière les Drolochs sont des
démons crées par magie, pas de véritables êtres
vivants. Je suis daccord avec Brimbo.
Astor, Celendil,
Eliwin et Brimbo conduisirent les prisonnier au dehors et
séloignèrent un peu de la maison. Il rentrèrent
quelques minutes plus tard.
- Cest fait, déclara
Eliwin.
- Jeunes Guerriers, déclara Galmir, les évènements
me disent que lheure nest plus à lentraînement
mais à laction. Votre sécurité nest
plus assurée ici. Hystèria doit être au courant
de votre présence ici, après le suicide du Droloch.
Pourtant je pense que vous nêtes pas encore vraiment
prêts.
Il sinterrompit et, aucun des jeunes gens ne
répondant, il reprit.
- Vous ne maîtrisez pas encore
tous vos pouvoirs et il vous reste encore bien des choses à
perfectionner ou à découvrir. Je sais que le temps
presse, que les armées de Wilkonia avancent vite, mais je
pense que si vous vous lancez dès maintenant dans la bataille,
vous serez vaincus. Cependant je ne peux prendre aucune décision
pour vous. Vous devez vous-même décider de votre
conduite. Que Faala vous guide dans votre choix.
Les jeunes gens
tinrent séance tenante un conseil de guerre à propos
des différents événements de la journée
Les
résolutions furent difficiles à prendre mais elles
furent décidées à lunanimité. Ils
avaient choisis, pour linstant de partir se réfugier sur
Wislo ou Wislinia, îles doù venait Solia. Son père
possédait une petite exploitation sur Wislo et était
chef dun petit village. Solia avait émis lhypothèse
que, ces îles ne possédant aucunes ressources
particulière, Hystèria ne sy intéresserait
pas avant quelques temps.
Lorsque Galmir appris leur décision,
il la jugea sage car elle leur permettrait de continuer à
sentraîner quelques temps.
- Je ne suis jamais allé
sur une de ces îles, expliqua-t-il, aussi je ne pourrais donc
pas vous y téléporter. Ce sort est très
compliqué pour Solia. Elle pourrait certainement sy
rendre seule, mais en aucun cas avec vous tous. Vous allez donc
devoir vous y rendre par vos propres moyens.
- Ne venez-vous pas
avec-nous, interrogea Frison, surpris par les propos de Galmir.
-
La route est bien longue pour un vieux Nain comme moi. Je serais pour
vous plus un poids mort quune aide.
Les jeunes gens firent
tout ce quil purent pour convaincre Galmir de les accompagner.
Ils lui firent remarquer quils avaient encore besoin de lui
pour leur entraînement et pour ses bons conseils. Galmir finit
par céder et promis daller avec eux.
Aujourdhui, dans lère
technologique que nous connaissons, les histoires que mon
père raconte à propos de lOrdre et du
Chaos peuvent paraître puériles et dénuées
de bon sens.
On pourrait même penser que le
général Gill est fou
Et cest
ce que pense bon nombre dentre vous. Et bien,
tremblez!
Nous avons la preuve formelle que la
force dite du Chaos essaie bien denvahir notre
univers.Laissez moi vous présenter les Lieutenant
Bob Kany et Fabien Roll qui reviennent...
Général
Astrée Suly Gill.
(Réunion détat
major).
Suly était assise derrière son nouveau bureau. Les
étoiles de Général brillaient au col de son
uniforme.
- Nous les avons convaincus, pensa-t-elle à haute
voix. Le rapport de Kany et de Roll était parfait. Personne ne
peut plus douter de lidentité de notre ennemi :
lantique force du Chaos.
Le communicateur émis une
série de bip sonores.
- Oui, répondit-elle en
enfonçant une touche, quy a-t-il?
- Un Monsieur Max
Titlie, Ingénieur voudrait vous rencontrer. Il prétend
que vous lattendez.
- Faîtes-le entrer, Sergent. Jai
effectivement oublié de vous prévenir de sa visite.
-
Bien, mon Général.
La porte du bureau coulissa pour
laisser entre le mutant. Ses quatre bras, sous leffet dune
excitation intense, bougeaient dans tous les sens.
- Vous voilà
enfin Max.
- Oui Sul
Oh pardon. Oui mon général.
-
Laissez tomber le " mon Général ",
Max. Vous pouvez mappeler Suly. Je nai pas choisi larmée
pour les titres.
- Daccord, Suly. Ca y est! Votre unité
est prête! Je peux vous dire que le hangar A 16 déborde
presque! Je vous y ai fait livré dix F45-FlyRob armés,
deux chasseurs SpaceKiller, dix SpaceFighter et dix SpaceRider, cinq
SkyLooker et Triton 2, dix AssaultGun, trente HardRunner II, ainsi
que dix Runner. Bien entendu il y a aussi tout larmement
nécessaire à linfanterie, comme les nouveaux
canons lourds CZ-22-D.
- Magnifique! Nous allons pouvoir commencer
lentraînement de lunité.
- Heu
jai
un petit problème : les modules dapprentissage du
F45-FlyRob sont en retard. Vous les aurez dans deux ou trois jours.
-
Il nous manque du temps, Max
mais nous nen sommes pas
encore à trois jours près. Merci Max.
- Je nai
fait que mon travail et, il faut bien le dire, assouvir ma passion.
Jai toujours inventer des choses, bien que le plus souvent
inutiles. Mon équipe a aussi travaillé énormément
sur ce projet. Dailleurs, je me permet de vous recommander le
Capitaine Fournier pour le poste dOfficier mécanicien en
charge des FlyRobs. Elle a beaucoup travaillé sur ces engins
et elle les connaît presque aussi bien que moi.
- Jen
prend bonne note, Max.
- Bien. Alors, je vais vous laisser : jai
un petit quelque chose à terminer. A bientôt, Suly.
-
A bientôt, Max.
Lingénieur sortit du bureau.
Astrée sétendit légèrement dans son
fauteuil.
- Enfin, pensa-t-elle. Mon unité de combat est
prête. Kany va être heureux! Sa soif de vengeance
minquiète un peu
il nest pas assez
discipliné. Il va falloir que je men occupe.
Suly se
leva et sortit de son bureau.
- Je vais aux hangars A 16, Sergent.
On pourra my joindre si lon me cherche.
- Bien, mon
Général.
Suly suivit une série de couloirs
et, après avoir ouvert un sas à serrure palmaire et
rétinienne, elle se retrouva dans un large couloir. Elle était
dans lartère de transport principale du niveau 12 sous
la surface. De chaque côté de ce couloir il y avait un
tapis mobile sur le quel se déplaçait quelques piétons.
Il était quinze heures environ et il y avait peu de monde qui
circulait. Le reste du couloir était réservé aux
transports automatiques motorisés. Elle introduisit une carte
dans une borne fixée sur le mur, à côté de
la porte quelle venait de franchir. Un petit clavier apparu.
Elle tapa une série de chiffre, retira sa carte et
attendit.
Au bout de quelques instants un véhicule
automatique (couramment appelé autom) de larmée
sarrêta à sa hauteur. Une portière souvrit
et Suly sengouffra dans le véhicule.
- Hangars A 16,
souffla-t-elle.
- Bien Général Gill, répondit
la voix métallique de lordinateur de bord.
Suivant un
rail magnétique invisible, le transport se rendit à sa
destination en quelques minutes. Ceux-ci étant situés
au niveau juste en dessous de la surface, lautom empruntât
un ascenseur anti-gravifique pour rejoindre le niveau 1.
Il
arriva bientôt devant tout une série de hangars et
sarrêta devant celui qui portait le numéro A 16.
Une inscription fraîchement peinte indiquait : X-Force.
Cétait le nom de code de lunité commando
dirigée par Suly.
Elle descendit de lautom, qui
repartit aussitôt, et se présenta devant le sas dentée
du hangar. Deux gardes se tenait devant la porte.
- Bonjour,
Général Gill. Voulez-vous entrer.
- Oui, Caporal.
Veuillez ouvrir le sas.
Lhomme obéit et Suly pénétra
dans le hangar. Celui-ci étai plongé dans la pénombre;
les membres du commando ny prendrait leurs quartiers que le
surlendemain.
Elle actionna un interrupteur et quelques lumières
sallumèrent. Suly retint difficilement sa surprise :
tous les appareils étaient là, dans cette salle
immense. Sur les murs il y avait des rayonnages entiers darmes
et de matériels en tous genres.
Elle sapprocha des
vaisseaux, toucha la coque de certains dentre eux et en fit le
tour pour étudier leurs lignes. Elle vit alors un F45-FlyRob.
Elle en fit le tour et létudia; ses lignes était
si étranges, si archaïques.
En achevant le tour de
lappareil, elle en remarqua deux autres du même type mais
bien plus gros que les FlyRobs quelle venait de voir.
Sur le
plus près delle Suly remarqua une inscription peinte en
lettre dorées juste sous le cockpit. Elle sapprocha et
lu : " Général A. S.
Gill ".
Elle sursauta alors : une main venait de
se poser sur son épaule.
- Ce devait être une
surprise, fit une voix.
Elle se retourna pour faire face à
Max
Titlie.
- Cest ton père qui ma demandé
de faire ces deux modèles. Je ne peux pas en faire dautre
pour linstant : ils sont trop chers et trop longs à
construire. Celui-là est le tien et ne reconnaîtra que
toi. Nul autre ne pourra le piloter si tu ne le désires pas.
-
Merci Max. Mais pourquoi en avoir fait deux comme celui-là? A
qui mon père destine-t-il lautre?
- Je ne le sais
pas
de toute manière il ne peut pas voler : le programme
de contrôle ny est pas encore intégré.
-
Et le mien?
- Il nattend plus que toi
et ton empreinte
psychique.
Astrée posa sa main sur la plaque de
déverrouillage du cockpit.
Voyage : on dit que les voyages forment
lexpérience. Astrée et ses amis ont
souvent eu loccasion de vérifier le bien fondé
de ce proverbe.
A commencer par leur " fuite "
de Lernst à Wislo, lorsque, encore sur Elonia,
ils...
Colonel Roll.
(Dictionnaire de la Loi
et du Chaos).
Avant de sembarquer pour Wislo, La troupe de Galmir devait
se rendre à Port-Grand pour y trouver une embarcation. Ils
choisirent de passer par Vul et Villon; cela allongeait un peu le
voyage, mais ce chemin évitait la Forêt Sombre dont on
disait le nom bien mérité. Il leur fallut une journée
pour préparer leur voyage. Astrée, Frison et Astor
repartirent en ville acheter des provisions et les autres préparèrent
les bagages. Le soir venu, Celendil essaya dinvoquer des
montures.
Losrquil se mit à parler, on entendit dans
sa voix le vent sur la plaine et le galop des chevaux. Lair
devint plus vif et un hennissement retentit. Des formes apparurent
devant Celendil. Il y avait cinq chevaux, trois poneys et huit
mulets. Tous avaient un robe marron sauf un des chevaux. Celui-là
était blanc comme neige et une étoile noire ornait son
front. Cétait Tempête. Galmir lavait renvoyé
chez son maître quand Astrée était arrivée
à Will. Elle en avait parlé à Celendil et
celui-ci avait tenu à lui faire plaisir.
Au retour dAstor,
Frison et Astrée de Lernst, celle-ci fut réellement
heureuse de voir Tempête, car cet étalon la rattachait à
son père. Elle remercia chaleureusement Celendil pour ce petit
miracle.
Enfin prêts, il étudièrent les cartes
de la région avant de se coucher. Décidément,
Elonia était bien grande et le voyage jusquà
Wislo sannonçait relativement long.
La maisonnée
se réveilla le lendemain à quatre heures précises,
ce matin du seize juin, et ils partirent dès les premiers
rayons du soleil. Ils avaient décidé, la veille, de
couper par la Forêt du Nord que les habitants de Lernst
appelaient la Forêt Verte. Cétait une jolie forêt
et certains prétendaient que les Elfes lentretenait et
veillait sur elle. Cela pouvait expliquer que ses chemins ne se
fermaient jamais et quon sy sentait en sécurité.
Le
Gué de la Forêt était leur objectif de la
journée, mais ils ny parvirent pas. Il leur fallu
sarrêter pour passer la nuit à plus dune
heure de celui-ci. Celendil alluma un feu et mit à cuire les
deux lapins quil avait chassés la veille. Ils sassirent
tous autour du feu.
- Nous avançons un peu moins vite
que ce que je pensais, annonça Galmir.
- Le voyage est,
pour linstant, agréable, dit Solia.
- Nous venons
juste de partir, fit Astrée. Nous verrons si ce voyage est
agréable plus tard.
- Ne sois pas si pessimiste, répondit
Frison. Tout va bien! On fuit Lernst, des créatures du Chaos
nous cherchent et nous devrons nous battre pour sauver Elonia
Belle affaire! Tout va bien, te dis-je!
- Oh Frison, intervint
Eliwin, ton humour noir nest pas toujours le bienvenu, tu
sais?
- Mais il a raison, dit alors Brimbo. Il faudra bien nous
battre. Cest notre devoir!
- Oui, surenchérit Astor.
Et nous nous battrons. Jaime trop Elonia pour la laisser tomber
au mains du Chaos
Seulement, je ne vois pas bien ce que nous
pourrons faire à nous sept. Même avec la meilleure
volonté du monde nous ne pourrons battre des armées
entières.
- Bien sûr, répondit Galmir. Il vous
faudra trouver des alliés, il vous faudra unir les royaumes
dElonia contre le Chaos. Mais avant de vous faire reconnaître,
il faut que vous soyez prêts. Il faut que lon puisse vous
prendre au sérieux. Le temps presse et pourtant vous devez
prendre du temps. Vous êtes les plus jeunes des guerriers et
-
On vient, souffla Astrée, interrompant Galmir. Huit personnes
je pense, reprit-elle à haute voix. Des
des Elfes! Ils
ne sont pas hostiles
plutôt curieux
Malgré
cet avis rassurant, ils se tenaient prêts à une
attaque.
Des ombres savançaient. Galmir sourit.
-
Gauldir, mon ami, que fais-tu ici?, fit-il en apercevant un Elfe
élancé accompagné de trois compagnons en
armes.
- Je te retourne la question, Galmir ami des elfes.
-
Nous nous rendons à Port-Grand.
- Veux-tu aller par delà
les mers, ami?
- Il se peut.
- Tes compagnons et toi même,
passerez-vous par Villon?
- Oui.
- Alors, arrêtez-vous en
notre cité des arbres dAralda.
Galmir dinclina.
-
Comme il plaira au prince dAralda.
Le prince et ses
compagnons repartirent rapidement et en silence.
Astrée
fronça les sourcils.
Le prince savait que nous étions
là. Lui et ses hommes sont venus pour une raison précise.
-
Gauldir est un vaillant guerrier et je le connais depuis fort
longtemps, la rassura Galmir. Jétais encore enfant quand
je lai rencontré pour la première fois.
- Je
ne lavais jamais rencontré, déclara Celendil,
mais cest un de mes cousins, par nos mères.
A ces
mots, Galmir fronça les sourcils, tout en regardant Astrée.
Si celle-ci sen aperçu, elle ne le montra pas.
Ils se
remirent à discuter un peu et, après avoir institué
un tour de garde, ils sendormirent.
Les premiers rayons du
soleil avertirent Eliwin, qui avait pris le dernier tour de garde,
quil était temps de réveiller les autres et de se
mettre en chemin.
En allant vers Aralda, Eliwin et Celendil
chantèrent les héros de leur peuple dans la belle
langue elfe. Ils en traduisirent certains passages pour que leurs
amis puissent comprendre ces chansons.
Au bout de quelques temps,
Galmir se mit à conter certains passages supplémentaires
à propos de la prophétie qui régissait le destin
des jeunes gens.
Il parla tout dabord des origines dAaloon,
le premier des Dieux qui avait créé le monde avec son
frère Kirorh, puis il expliqua comment, alors quel le monde
nétait que paix et beauté, se produisit le Grand
Schisme.
- Le ciel devint noir dencre, le soleil disparut
et, lespace dun instant, le monde cessa dexister.
Une force extérieure, bien plus puissante et bien plus
ancienne que les Dieux, venait de se manifester. LOrdre et le
Chaos venait de faire leur apparition. Certains être qui
habitaient Elonia furent transfigurés par cette force. Ils
échappèrent au contrôle des Dieux. Ils devirent
les Seigneurs. Certains, tels Lior, Minis, Csithar et Liot sont
devenus les Seigneurs de lOrdre (ou de la Loi). Dautres
comme Kiahoror, Mircachaor et Kieun sont devenus les Seigneurs du
Chaos. Il y a sept Seigneurs dans chaque camp. Le Dieu Aaloon, quand
à lui, est devenu lUnique, le Dieu-Seigneur de
lEntropie. Il est chargé de maintenir léquilibre
entre lordre et le Chaos. Suivant son exemple, les autres Dieux
essaient de rester neutres dans la lutte qui oppose les deux
puissances bien que leurs aspirations les portent plus ou moins vers
la Loi ou le Chaos. Il arriva quun jour Mircachaor et Kiahoror
créèrent, en secret, les Sept Enfers sur lesquels
règnent les Sept Seigneurs du Chaos. Ils créèrent
ensuite, avec laide des autres Seigneurs du Chaos, leurs
serviteurs : les Démons. Se sentant alors très
puissants, il voulurent envahir Elonia pour lasservir. Ils
lancèrent leurs légions à lassaut et
capturèrent, par ruse et traîtrise, les sept Seigneurs
de la Loi. Ils les détiennent encore en leur citadelle du
premier cercle. Aaloon ne put faire cela! Léquilibre
était rompu! Il lui fallait absolument compenser la Balance
Cosmique qui penchait largement en faveur du Chaos. Pour suppléer
aux Seigneurs de la Loi, Aaloon demanda à Isthar, Dieu de la
Magie, de créer les Sept Bracelets. Chacun des Dieux donna un
peu de son pouvoir à ces bracelets. Les sept premiers porteurs
refoulèrent les Seigneurs du Chaos et leurs hordes de démons
dans les Enfers. Cela coûta la vie à quatre dentre
eux. Les trois survivant annoncèrent la prophétie. Cela
se passait il y a très très longtemps et depuis les
bracelets ne sont apparut quune seule autre fois avant
aujourdhui. La seconde bataille fut plus rude encore que la
première et pourtant celle qui sannonce sera sûrement
plus rude encore. Le monde était plus jeune alors et ses
habitants plus vigoureux.
- Mais nous le sommes aussi, protesta
Astor.
- Je ne le nie pas. Mais les hommes vivent moins longtemps
quen ce temps là. Ils sont aussi moins forts et moins
grands
et il ny a plus de Magiciens Complets parmi eux,
finit-il en murmurant dans sa barbe.
- La volonté et le
courage sont pourtant toujours aussi fort, reprit Celendil qui, comme
les autres, navait pas entendu la dernière partie de la
phrase de Galmir.
- Oui, mais suffiront-ils? Vous êtes bien
jeunes
Le reste du voyage fut plutôt silencieux. Il
arrivèrent à Aralda vers six heures du soir.
Cette
cité était enfouie au cur de la forêt.
Lentrée était en fait une grotte naturelle percée
dans une petite falaise de calcaire. Deux gardes interdisaient
lentrée, mais Astrée savait être épiée
par au moins une dizaine dautres elfes cachés ici et là.
Nul doute que lon devait déjà être au
courant, dans la cité, de leur arrivée.
En effet,
lorsquils virent la petite compagnie, les deux gardes levèrent
leur lances pour les laisser passer.
- Seigneur Galmir, vous et
vos compagnons, soyez les bienvenus. Le prince Gauldir vous
attends.
Trois elfes surgirent de la grotte et prirent en charge
les montures du petit groupe dès quil mirent pied à
terre.
- Entrez, un des gardes de la salle basse vous conduira.
Il
pénétrèrent dans la grotte et après une
vingtaine de mètres ils débouchèrent dans une
salle de garde. Une dizaine delfes se trouvaient là.
Lun dentre eux les conduisit à travers un dédale
de couloirs, éclairés par des torches magiques, jusque
dans une petite salle.
Gauldir était là.
-
Bonsoir Galmir, mon ami, fit-il en serrant chaleureusement la main de
Galmir. Et à vous tous aussi. Vous êtes les bienvenus à
Aralda.
- Merci, Prince Gauldir, répondit Astrée en
sinclinant. Au nom de mes compagnons, je vous remercie de nous
accueillir dans votre citée.
Tous sinclinèrent.
-
Galmir, mon père souhaite que tes amis lui soient présentés.
Il a su que je vous avais invités et souhaite connaître
mes amis. Ne le faisons pas attendre.
Le prince guida donc la
compagnie à travers de nouveaux couloirs et il débouchèrent
dans une immense salle. Le plafond de celle-ci était fait des
racines des arbres de la forêt, ce qui justifiait le nom de
cité des arbres.
Sur un trône en bois noir, le roi
dAralda siégeait. Cétait un elfe à
lair sage et majestueux. Ses cheveux étaient blonds,
couleur extrêmement rare chez les elfes.
- Père,
voici Galmir, que tu connais déjà et ses jeunes amis.
-
Salut à toi Galmir, ami des Elfes. Jeunes amis de Galmir,
soyez les bienvenus en Aralda.
- Merci sire, répondirent-ils
tous, en sinclinant.
- Galmir, tu es un des rares Nains à
être entré dans ces salles, mais nous navons
jamais reçu beaucoup dhumains non plus. Par contre,
cest, il me semble, la première fois que nous
accueillons un semi-homme.
- Je préfère que lon
dise " Hobbit ", Sire, rectifia Frison.
Le roi
elfe, qui était plus vieux que ne pouvait limaginer
Frison, partit dun grand rire.
- Il est rare, peut-être
trop rare, que lon me réponde comme vous venez de le
faire. Vous me plaisez, jeune Hobbit.
- Vous me faîtes trop
dhonneur, sire.
- Bien, que diriez-vous dun bon
repas?, fit Gauldir. Le banquet en votre honneur va commencer.
Ce
fut avec joie que tous accueillirent cette bonne nouvelle.
Le
banquet était simple mais la cuisine raffinée. Le Roi
discutait avec Galmir et Gauldir. Les autres étaient placés
trop loin pour entendre ce qui se disait. Astrée, quant à
elle, ne voulait pas lire dans les pensée dun Roi
Elfe.
A la fin du repas, Galmir, Gauldir et le Roi se levèrent.
-
Astrée, viens avec nous, appela Galmir.
- Bien, je viens,
répondit-elle en se levant. Que me veulent-ils?,
chuchota-t-elle à lintention de Solia.
Sans attendre
la réponse elle se dirigea vers Galmir.
Ils se rendirent
dans une pièce qui servait de bureau à Gauldir. Deux
gardes fermèrent la porte et prirent faction devant
lentrée.
- Dîtes-moi, Galmir?, demanda le roi.
En plus de demander une audience privée et de comploter avec
Gauldir non, ne le niez pas, je sais que vous partagez bien
des secrets avec lui, secrets dont on ne me parle pas ,
pourquoi avez-vous jugé bon dinviter cette fillette
humaine à notre réunion privée?
- Je ne suis
plus une fillette, répondit Astrée en colère. Il
est vrai, Roi Malardil, que je nai pas vos quatre mille deux
cent quatre ans, mais Je ne suis plus une fillette!
Elle avait
accompagné cette fin de phrase dun message télépathique
qui donna au roi limpression que ces mots avaient été
prononcés en majuscules. Celui-ci sempourpra de
colère.
- Veuillez pardonner cette interruption, Sire,
intervint Galmir. Cette jeune fille se nomme Astrée.
Pardonnez-lui son insolence, mais si elle le souhaitait, elle
pourrait assister à cette réunion même depuis le
plus profond de vos cachots. Aucun de nous ne peut lui cacher ce
quil pense si elle désire le savoir.
- Cest une
sorcière télépathe?, fit le roi étonné.
-
Non! Vous oubliez les légendes père?, fit Gauldir.
Le
roi se tourna vers son fils, intrigué.
- Regardez, Sire,
reprit Galmir.
Galmir saisit le bras gauche dAstrée
et léleva. La manche de la chemise dAstrée
glissa, révélant son bracelet.
- Ce bracelet
,
fit le roi. Se pourrait-il
se pourrait-il quelle, une
jeune humaine, soit la Guerrière au Diamant? La Guerrière
DAaloon?
- Cest bien elle, Sire.
- Et les autres
jeunes gens, sont-ils les autres guerriers?
- Oui, Sire, ce sont
eux. Gauldir et moi même le soupçonnions depuis des
années déjà
Voilà nos petits
secrets! Mais je nen ai la preuve formelle que depuis quelques
jours. Cest dailleurs la raison de notre présence
ici.
- Les Guerriers dAaloon, murmura le roi. Nous sommes
sauvés
mais ils sont si jeunes
- Oui, père
ils sont jeunes. Le chaos nous attaque plus tôt que lUnique
navait du le prévoir. Mais ce ne sont plus vraiment des
Enfants. Nous devons les aider!
Astrée les interrompit.
-
Cet vrai. Nous sommes jeunes, mais nous sommes prêts
enfin presque prêts à nous battre contre les forces du
Chaos. Vous verrez, nous sommes courageux! Nous nous battrons jusquà
notre dernier souffle sil le faut!
- Bien dit, jeune Astrée,
répondit Malardil. Mais les Gaïalides nexistent
plus et les Magiciens Runiques ont disparus de la surface dElonia
depuis bien longtemps; ils ne sont plus là pour nous aider à
fermer les portes entre les Enfers et Elonia. La tâche que vous
et vos amis devez accomplir est très difficile et
dangereuse.
- Nous le savons tous.
- Il faut que vous
compreniez bien que ce combat va être dune extrême
importance pour lavenir de notre monde. Si vous échouez,
la Balance Cosmique ne reprendra pas sa position déquilibre
et nous serons à la merci des forces du Chaos. Ses forces
terrestres ou démoniaques verront leur pouvoirs décuplés
et nous seront à jamais leurs esclaves. Il faut empêcher
cette catastrophe! Nous allons vous aider à notre mesure qui,
je vous laccorde, vous semblera peut-être bien faible.
Tout dabord, nous allons organiser la défense de la
région et résister le plus longtemps possible. Nous
occuperons ainsi les armées de Wilkonia pendant un certain
temps, vous donnant celui de préparer un plan daction et
de trouver des alliés.
- Lidéal, poursuivit
Gauldir, serait darriver à unir les différent
royaumes dElonia contre Wilkonia. La division règne, et
ce ne sera pas une tâche facile
De plus votre jeunesse à
tous joue contre vous.
- Il nous faudrait beaucoup plus de temps
que nous nen avons, déclara Galmir. Lavance des
troupes de Wilkonia semble ralentir un peu : son intendance ne suit
pas. Mais cela va nous donner quun court répit. Notre
séjour à Wislo, puisque cest là que nous
nous rendons,
Prince Gauldir, ne pourra durer bien longtemps.
Mais il devra permettre aux guerriers dachever leur préparation
et de préparer les actions futures. Ils sont le symbole de
lespoir mais en aucun cas la promesse dune victoire
certaine.
- Sire, Prince Gauldir, Galmir, intervint Astrée.
Je comprend la situation présente et son urgence. Peut-être
mes amis et moi-même devrions nous nous mettre à la
tâche sur le champ.
- Non, répondit promptement
Galmir. Rappelez-vous notre conversation dil y a trois jours.
Vous connaissiez déjà lurgence et vous avez pris
la sage décision dattendre encore un peu. Restez-en
là.
- Galmir à raison, reprit Malardil.
Insuffisamment prêts vous serez inévitablement vaincus
et le Chaos sera alors vainqueur. Elonia compte sur vous et vous
attend. Vous ne devez pas mourir inutilement.
- Je comprend, Sire.
Nous irons à Wislo
mais nous en reviendrons le plus vite
possible
et prêts. Je vous le promets.
- Bien, jeune
Guerrière dAaloon. Et moi je tiendrais ma promesse :
nous vous gagnerons le temps quil vous manque. Astrée,
transmet mes encouragements à tes amis.
Ainsi sacheva
la réunion. Gauldir conduisit Astrée et Galmir vers les
chambres qui leurs avaient été réservées.
En chemin Astrée questionna Galmir.
- Par deux fois le Roi
ma appelée Guerrière dAaloon. Ne le sommes nous
pas tous?
- Si. Et non; Voix-tu cest en rapport avec
lhistoire que je vous contais en chemin, cet après midi.
Lorsque Isthar a créé les bracelets, chacun des Dieux à
donné un peu de son pouvoir à ceux-ci. Celui que tu
possède tiens son pouvoir dAaloon lui-même. Celui
de Frison le tien de la Déesse Millia, Solia dIshtar,
Eliwin dAron et Kahal, Celendil de Kahal et dIsthar,
Astor de Villia et Aron et, enfin, Brimbo de Golthor et Faala.
-
Ah, je comprend.
Ils étaient arrivés. Gauldir prit
congé, leur donnant rendez-vous avant leur départ.
Astrée
raconta à ses amis la conversation quelle venait davoir
avec le Roi, Gauldir et Galmir. Ils jugèrent tous la décision
de continuer leur voyage jusquà Wislo très sage.
Pourtant, Eliwin et Frison firent part de leur désir de se
battre au plus tôt, Eliwin par témérité et
Frison par bravade. Ils se rangèrent tout de même à
lavis de leurs compagnons avant que tout le monde aille se
coucher.
Le lendemain, très tôt, ils prirent un
rapide petit-déjeuner et se préparèrent à
partir. Gauldir vint alors les chercher.
- Mon père désire
vous entretenir quelques instant avant votre départ. Veuillez
me suivre.
Il les conduisit dans la salle même où
avait eu lieu la réunion de la veille.
Là le roi
leur appris que les armée de Wilkonia avaient encore gagné
du terrain en prenant Mycénia et en assiégeant
Johnak.
- On ma rapporté ce matin que les Elfes
dIvrin et les humains de Mycénia sétaient
alliés. Ces deux citées réunissaient plus de
huit milles guerriers dont beaucoup de vétérans. Cette
armée aurait été battue en deux petites heures.
Assurément Hystèria a usée de magie. Mes
éclaireur mont parlé darmes étranges
crachant du feu. Je suis sûr qu mes éclaireur ont
inventé cette histoire pour ne pas craindre mon courroux; ils
ne sont sûrement jamais allés jusquà
Mycénia et se sont contentés de rapporter la nouvelle
de la défaite. Ce qui est sûr cest que cette armée
est commandée par des démons et que ses capitaines sont
des Arsuchs. On aurait même aperçut dans cette armée
le Démon Gralach. Cest un des Duc-démons du
troisième cercle. Il doit être le commandant en chef de
cette armée. Cest un des plus puissants serviteurs du
Chaos. Il mesure près de trois mètres de haut, il a de
grandes ailes noires et six bras. Sa tête est ornée de
deux grandes cornes torsadées. Il porte toujours une armure
noire et se bat avec six épées en même temps. Sa
cruauté est sans limite. Je nai pas dautres
nouvelles pour linstant mais Johnak nest pas si loin
dici. Nous aurons bientôt loccasion de nous battre
et de nous revoir. Dici là, je garderai secret, sur le
conseil de Galmir et de mon fils, la nouvelle de lapparition
des Sept. Tous mes vux vous accompagnent, Jeunes
Guerriers.
Astrée, en sa qualité de porte parole du
groupe, remercia le roi de leur avoir donné des nouvelles. Ils
sinclinèrent tous ensemble et prirent congé.
Sans
tarder un instant de plus, ils prirent la route de Villon. Astrée,
peu après le départ, écrasa une larme qui
menaçait de rouler sur sa joue; elle ne pouvait sempêcher
de penser à la chute de Mycénia et au sort de son père.
Tel était lunivers originel :
le Chaos. Et sur le Chaos Aaloon à créé
Elonia. Il a transformé le Chaos en Ordre.
Moi,
Kiahoror, je promet que bientôt le Chaos reprendra ce
qui aurait toujours dû lui appartenir. Bientôt
Elonia fera à nouveau parti de lEmpire du
Chaos.
Kiahoror, Seigneur du Chaos.
Lhomme était habillé tout de noir. Son
chapeau, rabattu vers lavant, cachait la majeure partie de son
visage. La nuit elle même était noire et sans étoiles.
Il sapprocha de la maisonnette et sarrêta devant la
porte. Il sembla humer lair puis siffla deux fois. Son
sifflement était aigu et perçant. Deux sifflements lui
répondirent. Il marmonna quelques mots devant la porte qui
souvrit violemment. Il pénétra dans la pièce.
Cétait une cuisine. Comme il ny avait personne, il
senfila dans le couloir en face de la porte dentrée.
Il ouvrit huit portes donnant sur huit chambres vides, puis il
pénétra dans une grande pièce toute aussi vide.
Il repartit alors vers la cuisine.
Là, il sasseya à
même le sol et dessina un symbole devant lui. Il se mit à
marmonner de nouveau et à dodeliner. Au bout de quelques
instants, il arrêta sa mélopée et se releva.
Il
ressortit de la maisonnette.
Une autre personne lattendait.
Elle était très grande et, elle aussi, vêtue de
noir. Par contre, malgré le chapeau rabattu, ses yeux
trahissaient sa nature. Ils étaient comme deux braises
rouge-sang et éclairaient faiblement son visage couleur de
cuivre. Cétait un Arsuch.
- Et bien, sorcier?, dit-il
dun ton de commandement. Sa voix etait étonnamment grave
et caverneuse.
- Il ny a personne, Seigneur. Par contre le
sondage énergétique indique quils sont bien venus
ici. Lénergie résiduelle de leurs armure les
trahit. Ils ont dû partir il y a un ou deux jours
-
Bien. Partons dici. Ils ne nous échapperons pas!
X-Force :
unité de combat crée à loccasion
de la Grande Guerre. Elle était commandée par
le Général Astrée Suly Gill.
Elle
était composée de soldats délite
: 42 pilotes hors classe, 35 pilotes suppléants 5
ingénieurs, 26 mécaniciens, 14 techniciens
spécialisé, 128 hommes de troupes délite
formés aux techniques de commando ainsi que 320
soldats et officiers de la flotte.
Cette équipe a
été à lorigine des premières
victoires des armées de la confédération.
Cette unité comptait dans ses rangs les héros
connus sous le nom de...
Colonel Roll.
(Dictionnaire
de la Loi et du Chaos
Une ombre se déplaçait dans le hangar A 16. Cétait
la nuit et le hangar nétait que faiblement éclairé
par des veilleuses indiquant la sortie. La silhouette glissa près
dun F45-FlyRob. Une main sortit de lombre et appuya sur
une plaque près du cockpit. Un petit sifflement se fit
entendre et le cockpit souvrit lentement. Lombre se mû
vers lintérieur du cockpit.
La lumière inonda
alors le hangar et la voix de Suly séleva.
-
Lieutenant Kany! Puis-je savoir ce que vous faîtes ici?
-
Mon Général, pardonnez-moi mais, je nai
-
Vous navez pas pu résister? Je vous comprends
Cest vraiment dommage quils ne puissent pas encore
voler!
- Vous mavez percé à jour, mon Général!
Mais jai entendu dire que nous aurions les modules
dapprentissage dès demain matin
- Je vois que
les nouvelles vont vite. En effet, comme jen ai informé
le Colonel Liet, nous pourrons commencer lentraînement
dès demain, mais sur seulement cinq FlyRobs, en comptant le
mien bien sûr.
- Qui seront les heureux élus?
- Je
peux vous le dire : il y aura le Colonel Liet, le Capitaine Isord, le
Lieutenant Roll et vous-même.
Bob se permit une exclamation
de joie.
- Vous devriez aller dormir maintenant, conseilla Suly.
-
Vous avez raison, mon Général. A demain.
- A demain,
Bob.
La Forêt Sombre
" De
noires choses se déplacent en son ombre "
disait le dicton populaire.
Et pourtant, cest bien
dans son ombre que les Sept trouvèrent refuge auprès
de celui qui devint un précieux allié. Cousin
des maîtres de Malornie, Sylvain
Colonel
Roll.
(Dictionnaire de la Loi et du Chaos
Sur la route de Villon, le petit groupe décida déviter
cette ville proche de la cité des arbres dAralda. Ils se
dirigèrent vers Port-Grand dès quil le purent.
Les trois jours de chevauchée, depuis Aralda se déroulèrent
sans problème. Déjà, traversant les grandes
plaines du nord-ouest dElonia, ils distinguaient, au loin, les
contours de la terrible Forêt Sombre mais ils la contemplait
sans peur, leur chemin passant assez loin de celle-ci.
Il faisait
presque nuit et ils sapprêtaient à bivouaquer
lorsquAstrée perçu des présences
étrangères non loin deux.
- Hostiles ou
amicales, demanda Brimbo lorsquAstrée les en informa.
-
Je ne sais pas, je narrive pas à le savoir. Peut-être
sont-ils trop éloign
Non! Ce sont des ennemis. Ils ont
la même sorte de bouclier mental que les Drolochs de Lernst.
-
Tant pis
Rejoignons la forêt sombre, fit Astor. Il nous
sera plus facile de nous défendre à couvert quici,
surtout sil sont nombreux.
- Au moins une trentaine, reprit
Astrée.
- Je suis daccord avec Astor, intervint
Galmir. Rejoignons labri de la forêt. Là nous
pourr
Galmir fut interrompu par un sifflement terriblement
aiguë. Une ombre passa au dessus de leur tête.
- Un
Aluir!, fit Celendil. Cest un aluir, un sorte de chauve-souris
géante. Certaines armées les dressent pour servir
despion. Nous sommes en danger! Ce sifflement va indiquer à
ces hommes la direction à suivre. A la forêt! Vite!
Ils
lancèrent leurs chevaux au galop, en essayant de se rapprocher
le plus vite possible de la forêt. Dans laffolement
Astrée ne vit pas que tempête, qui semblait presque
voler, avait largement distancé les montures de ses
compagnons.
Lorsquelle arriva à lorée de
la Forêt, il faisait tout à fait nuit. Elle ne voyait
pas ses amis. Après un sondage psy, elle sut quils
étaient à encore au moins cinq minutes de la forêt
et que leurs poursuivants étaient très près
derrière eux.
Elle décida alors de revêtir son
armure.
- Par Aaloon!
Astrée brilla un court instant et,
après un bref éclair, elle fut recouverte par son
armure au diamant. Elle songea à préparer une embuscade
contre leurs poursuivants mais voulue dabord diriger ses amis
vers elle.
- Galmir?
- Oui, Astrée.
- Je suis
déjà arrivée à la forêt. Virez un
peu à gauche pour me rejoindre.
- Comme cela?
-
Parfait.
- Jai aperçu un éclair il y a un
instant dans cette direction. Cétait toi?
- Oui, jai
revêtu mon armure
Vous maurez rejointe dans trois
ou quatre minutes. Je vous attends là.
Les cavaliers
débouchèrent à lendroit où Astrée
les avait guidés. Ils mirent pied à terre. Ne voyant
pas Astrée, ils lappelèrent mais nobtirent
aucune réponse. Si elle avait été là, il
ne faisait nul doute quelle aurait répondu.
-
Peut-être sest-elle enfoncée dans la forêt,
suggéra Frison.
- De toute manière, il faut faire
quelque chose!, répondit Eliwin. Nos poursuivants seront là
dun instant à lautre! Jentends le galop de
leurs chevaux!
Comme pour ponctuer sa phrase, un aluir poussa son
cri strident.
- Allons dans la forêt, conclua-t-elle.
Il
remontèrent sur leurs chevaux et savancèrent dans
la forêt sombre. Ils avaient parcourus à peine six ou
sept cent mètres quand ils entendirent des bruits et des cris
(des ordres?) derrière eux. Ceux qui les poursuivaient étaient
près. Ils débouchèrent bientôt dans une
petite clairière où ils trouvèrent Tempête,
le cheval dAstrée.
Ils se demandèrent ce qui
avait bien pu pousser Astrée à pénétrer
dans la forêt sans les attendre et à abandonner son
cheval.
- Il a du lui arriver quelque chose, fit Brimbo.
- Je
ne le pense pas, répondit Galmir. Elle aurait pu nous appeler
à laide
et elle porte son armure!
Astor prit le
cheval dAstrée par la bride et ils continuèrent à
senfoncer vers le cur de la forêt.
Derrière
eux, les bruits et les voix sétaient tus.
Astrée mit pied à terre. Ses compagnons
nallaient pas tarder à la rejoindre. Elle fit quelques
pas en menant Tempête pour se mettre à labris sous
les arbres. Elle sentit alors une présence.
Elle se tourna
et scruta les arbres. Elle ne vit rien. Pourtant avec ses perceptions
amplifiées par larmure elle percevait une présence
toute proche.
- Qui est là?
- Nayez pas peur, fit
une voix profonde et grave, chaude et amicale.
Celui qui venait de
parler possédait un don ressemblant à celui dAstrée
et émis des émotions inspirant calme, amitié,
confiance et assurance. Astrée perçue parfaitement ces
émotions et son inquiétude sapaisa.
- Je ne
vous veux pas de mal, fit la voix.
- Une ombre se déplaça
et Astrée nen cru pas ses yeux. Cétait un
arbre qui venait de bouger.
- Non, je ne suis pas un arbre, fit la
voix avec irritation.
En effet cette créature nétait
pas un arbre, bien que sa peau semblait décorce. Il
avait un corps grand et qui paraissait peu souple. Ses bras étaient
longs, ses mains et ses pieds très larges.
- Vous êtes
-
Un Ent, oui! Vous ne pensiez tout de même pas que nous
habitions tous la Malornie, non? Je me nomme Sylvain dans votre
langue. Bon, viens avec moi! Tes amis vont arriver. Ne tinquiètes
pas pour eux, ils ne risquent rien. Sils pénètrent
dans la forêt, mes frères les protègerons. Si les
hommes et les elfes nous ont oubliés, comme nous le
souhaitions, les serviteurs du Chaos, eux, se souviennent de
nous.
Tout en discutant ils avaient cheminé vers
lintérieur de la forêt. Ils arrivèrent
bientôt dans une petite clairière.
- Tu peux laisser
ton cheval ici, il ne risque rien.
- Bien.
Astrée
faisait de plus en plus confiance à Sylvain; pas une pensée
négative ne se formait dans son esprit. Ils reprirent leur
chemin et senfoncèrent à nouveau dans la
forêt.
Sylvain siffla deux petit coups et Astrée vit
une petite lumière qui se rapprochait deux. Plus elle
sapprochait, plus Astrée avait la certitude que cette
lumière émanait dun être vivant. Quand elle
fut tout près, Astrée put vérifier quelle
avait vu juste. Une petite forme se posa sur lépaule de
lEnt. Elle ressemblait à une femme elfe mais ne faisait
pas plus de sept centimètres de haut et possédait deux
paires dailes, comme celles de ces petites libellules que lon
nomme " Demoiselle ".
- Je te présente
Lucia, mon amie Pixie.
- Enchantée, dit Astrée, se
demandant si cette Pixie était capable de comprendre ses
paroles et si même elle était réellement vivante
car elle ne percevait pas sa présence.
- Moi de même
Astrée, fit une voix claire et puissante dans sa
tête.
Ainsi, pensa Astrée, cette Pixie est télépathe.
Mais comment peut-elle connaître mon nom? Je ne lai pas
dit à Sylvain et elle na pas pu le lire dans mon esprit
: mon bouclier psy est bien en place...
- Comment connais-tu mon
nom?
- Il est écrit là, sur ton armure, au
niveau de ton cur, fit la voix dans sa tête.
-
Comment ça? Il na jamais été écrit
là!
- Je texpliquerai plus tard...
- Que
vous veulent ces serviteurs du Chaos?, les interrompit Sylvain.
-
Je nen sais rien...
- Et si, en voyant ton armure, je te
disais que tu fais partie des Guerriers dAaloon ?
Astrée
fut immédiatement sur le qui-vive, se préparant à
une attaque.
- Ne teffraies pas, je suis un ami. Avec bien
dautres Ents, je me suis battu au côté de vos
prédécesseurs. Je noublierai jamais larmure
qu tu porte. Elle appartenait, autrefois, à un Elfe nommé
Fëaldur qui fut le plus vaillant des Guerriers dAaloon
jusquà ce jour. Toi tu me semble bien jeune... Il est
regrettable que les démons soient revenus. Il semble, de plus,
quils possèdent de nouvelles armes extrêmement
destructrices... Tes amis sont à la clairière... Et
nous, nous sommes arrivés chez moi.
Ils se trouvaient
devant un bosquet darbres formant un cercle.
Sylvain y fit
pénétrer Astrée. Le bosquet formait une sorte de
salle naturelle. Il ny avait presque rien, hormis quelques
pierres plates, une sorte de puit (ou de citerne) en pierre et deux
coffres faits dun métal sombre. Lucia quitta lépaule
de Sylvain et se posa sur une branche basse.
- Appelle tes amis et
conduits-les ici, proposa Sylvain.
- Tout de suite, fit Astrée
ravie.
Elle contacta Solia et dirigea ses amis jusquà
la demeure de Sylvain.
Celui-ci leur offrit un abris pour la nuit
ainsi quun repas végétarien. Lui même ne
but que de leau.
Ils parlèrent tous une bonne partie
de la nuit.
- Je me souviens, dit Sylvain, du jour où jai
connu Fëaldur. Jétait encore un jeune Ent et il
était, comme Astrée aujourdhui, venu se réfugier
dans la forêt. Cest alors que je lai rencontré.
Nous sommes devenus dexcellents amis et nous avons combattu
ensemble.
- Allez-vous nous aider, nous aussi?
- Fëaldur
était un elfe, et vous êtes humaine... Mais pourtant
vous vous ressemblez... Golthor a ressuscité Fëaldur en
vous. Vous me plaisez, Astrée. Et vous plaisez à Lucia.
Je vous aiderai selon mes possibilités...
- Merci,
Sylvain... Merci beaucoup...
- Et vous, poursuivit Astrée
en se tournant vers Lucia qui sétait posées près
dAstor, vous deviez mexpliquer comment vous connaissiez
mon nom!
- Cest très simple : votre armure est
parcourue de runes. Et ces trois runes là, au niveau de votre
cur, indiquent votre nom : Astrée.
- Des runes?
Tous ces entrelacs sont des Runes? Et à quoi servent-elles?
A
ces mots, Galmir et Solia tournèrent vers Astrée et
Lucia.
- Je nen sais rien. Je ne suis pas assez douée
en magie runique pour les comprendre. Ce sont des runes Supra
complexes, cest tout ce que je peux dire. De toute façon,
je ne sais pas où se trouve la Rune Source; je ne peut donc
pas analyser leffet de ces Runes.
- Vous pratiquez la
magie runique?, firent dune même voix Galmir et Solia.
-
Juste les Runes Simples et certaines Runes Complexes.
-
Magnifique, exulta Galmir. Je pensais qu tous les magiciens runiques
avaient disparus en lan 6... Jai beaucoup entendu parlé
de cette magie légendaire. Il faut que vous me lappreniez.
-
Je ne sais pas si je saurais... Je nétais quune
apprentie... Je nai étudié que douze ans... De
plus les cours de haut niveau étaient réservés
aux seuls humains.
Galmir et Solia réalisèrent que,
dans la situation actuelle, ils nauraient jamais le temps
dapprendre cette sorte de magie.
Ils continuèrent de
discuter encore un peu avant de sendormir sur des couches de
feuillages et de plantes.
Le lendemain matin, ils suivirent
Sylvain jusquà la lisière de la forêt, près
de la route qui menait directement à Port-Grand.
- Voilà,
nous y sommes. Jespère vous revoir bientôt, dit
Sylvain.
- Nous aussi, répondit Astrée. Mais, où
est donc Lucia?
- Je ne sais pas. Elle nétait pas
dans son trou darbre ce matin.
- Tant pis. Dîtes lui
au revoir pour nous
- Bien sûr
A bientôt,
vous tous. QuAaloon vous protège.
Ils montèrent
sur leur chevaux et poneys et prirent la route de Port-Grand.
Après
encore deux jour de voyage, ils arrivèrent enfin en vue de la
ville. Ils distinguaient déjà, à lhorizon,
les reflets ondoyants de la mer.
Une foule de cavalier, de
marcheurs, de chars et de charrettes entraient et sortaient de la
ville.
- Nous sommes trop voyants, déclara Solia. Je pense
quil vaut mieux nous déguiser avant dentrer dans
cette ville.
- Tu as raison, fit Eliwin. Mais nous navons
aucun déguisement.
- Je peux arranger ça, reprit
Solia tout en descendant de cheval.
Elle se mit à
psalmodier quelques mots. A la fin de son incantation, un brouillard
recouvrit les compagnons. Il se dissipa bientôt.
Astor et
Eliwin paraissaient vieillit dune quinzaine dannée.
Ils étaient vêtus de vêtement en toile épaisse
et grossière, tout comme Frison qui ressemblait maintenant à
un jeune humain de neuf ou dix ans. Celendil était vêtu
dune longue robe blanche maintenue par une ceinture verte,
comme certains druides. Solia et Astrée (à la grande
honte de cette dernière), étaient maintenant vêtues
de robes très courtes et maquillées. Leurs poitrines
avaient pris du volume. Brimbo et Galmir, qui navaient subit
aucune métamorphose, rirent en voyant leur compagnon ainsi.
Ceux-ci se regardèrent et se mirent à rire à
leur tour.
- Voilà, fit Solia. Nous avons là un
couple de paysans humains et leur fils, un druide, deux belles filles
de joie et deux nains. Si nous nous déplaçons
séparément, personne ne saura que nous sommes passés
par Port-Grand
Un conseil : ne faîtes appels à vos
armures quen cas de très grande nécessité.
En effet, vos déguisements disparaîtraient
Le Chaos possède de multiples
facettes. Il peut apparaître comme merveilleusement
beau ou comme totalement horrible.
De toute manière,
il est en perpétuel changement et tend toujours à
remodeler ses serviteurs à son image : il les
déforme.
Astrée d'Elonia.
(Conférence
devant létat-major de la Confédération).
Lorsque lhomme ôta son heaume, il fut certain que
cette créature navait rien dhumaine. Ses cheveux
étaient une crinière de flammes, ses yeux étaient
braises incandescentes et sa peau était couleur de cuivre.
-
Non, petit sorcier, dit lArsuch en sadressant à un
petit homme habillé de noir. Ils ne sont pas morts dans cette
forêts. Les légendes mentent. Les créatures qui
vivent dans la forêt sombre ne servent pas le Chaos, mais la
Loi. Je ne peux entrer ici, pas encore. Faîtes avertir Hystèria
que les Guerriers se sont mis sous la protection des Ents. Je pense
quils doivent vouloir rejoindre lantique cité de
Chla dans le désert de Chockh.
- Mais cette cité
est dans nos mains depuis longtemps, Seigneur.
- Oui, mais
peut-être ne le savent-ils pas
Les Gaïalides qui
vivaient là étaient puissants et auraient pu les aider.
Jai personnellement participer à leur anéantissement.
La bataille a été rude
Je crains aussi que les
Chevaliers-Dragons ne sortent de leur légendaire neutralité
pour les aider. Informez donc aussi Wilkonia quil faudra
prévoir la destruction des Grand Weyrs dans les plus brefs
délais.
- Bien Seigneur.
Au même moment, à
Wilkonia, la Reine Hystéria partageait les préoccupations
de son Arsuch.
Vêtue dune armure argentée, elle
conversait avec Gauror.
- Je suis heureuse que le
Seigneur-Cardinal FireLord ai choisi de se joindre à nous. Lui
et ses élémentalistes du feu nous serons dune
grande aide.
- Oui, répondit Gauror de la voix douce et
attirante qui le caractérisait. Il faudra tout de même
nous débarrasser des Eolides et des Aqualides : ils ont
décliné toute offre dalliance avec nous et nous
ont même menacés de nous attaquer si nous prolongions
plus longtemps notre expansion. Jamais ces élémentalistes
ne sétaient engagées pour un camp ou lautre
au court des guerres précédentes.
- Cest vrai,
mais, à cette époque là, ils se rangeaient
derrière ces crétins pacifistes de magiciens runiques.
Et ils navaient pas encore lexemple que nous leur avons
donné de nos forces en détruisant les Gaïalides.
-
Il faut donc convaincre les Chevaliers-Dragons de se joindre à
nous ou les détruire rapidement, sinon eux aussi vont
sengager dans la bataille
et ils meffraient bien
plus que les élémentalistes.
De nombreuses Forces, qui dormaient depuis
de nombreuses années séveillèrent
à laube de la Troisième Guerre. Toute
la magie dElonia était mobilisée par la
Loi et le Chaos. Les Magiciens Elémentalistes de
lair, de lEau et du Feu se joignirent aux
forces de la Loi ou du Chaos. Les Chevaliers-Dragons, ces
fantastiques Guerriers, eux qui avaient fait voeux de ne
combattre que les monstres et créatures non
intelligentes, rompirent leur serment pour se jeter dans la
bataille. Mais ce qui fut le tournant réellement
décisif de cette guerre, ce fut la réunion
dAstrée dElonia et
Colonel
Roll.
(Histoire des Guerres dElonia).
- Abandonner Tempête, encore une fois, explosa Astrée,
il nen est pas question!
- Mais Astrée, répondit
Celendil, Solia à raison. Nous serons beaucoup plus discrets
sans les chevaux.
- Peut-être, mais laisser Tempête
seul ne me plaît pas!
- Je te promet quil ne lui
arrivera rien. Je vais leur jeter un charme
Ils nous attendrons
dans la forêt sombre. Je les rappellerai à notre
retour.
- Soit. Mais il narrivera rien à Tempête!
Jure-le !
- Je te le jures, Astrée.
Celendil lança
un sort sur les chevaux qui partirent au petit trop vers la forêt
sombre.
Le vent venu de la mer apportait avec lui lodeur de
liode et du sel. Il se mirent en marche, par groupes de deux ou
trois. Ils avaient rendez-vous deux heures plus tard, au port.
Il
se mêlèrent à la foule chamarrée qui se
dirigeait vers les portes de Port-Grand. Lentrée de la
ville, par la Porte des Paysans ne leur posa pas de problèmes.
Port
Grand était divisée en plusieurs quartiers, dont les
noms en reflétait lactivité principale ou les
habitants. Il y avait ainsi, entre autre, les Allées des
Pêcheurs, le Quartier des Commerçants, le Quartier des
Nobles le Quartier des Paysans et le Quartier de la Dorade de
sinistre réputation.
Astor, Eliwin et Frison arrivèrent
les premiers au port, suivit de peu par Brimbo et Celendil et par
Galmir.
Astrée et Solia se trouvaient dans une rue
commerçante quand Astrée se figea, retenant Solia par
le bras.
- Prenons cette ruelle, vite! Ces deux hommes là-bas,
ce sont des Drolochs.
Les deux jeunes femmes prirent la petite
ruelle qui souvrait sur leur droite. Elle prirent ensuite de
petites rues sales et sombres, évitant les grands axes. Deux
jeunes soldats de la garde du roi de Port Grand voulurent les aborder
pour passer un petit moment agréable avec elles. Leurs yeux
exprimèrent la surprise la plus totale quand elles les
assommèrent. Elle parvinrent tout de même au port dans
les temps impartis.
Cétait le plus grand port
dElonia. Divisé en deux parties, lune, la plus
grande, abritait le port de pêche et de commerce, et lautre
la flotte de Guerre du Roi Valmon IV. La flotte de Valmon, pour
lheure mouillait au Port. Les cinq grands Trois-Mâts
semblait endormis au bord de leur quai. Ils étaient entourés
dune vingtaine dautres vaisseau plus ou moins grands.
Plusieurs avaient lair assez endommagés. En fait seul le
" Flamboyant Valmon ", le vaisseau amiral, avait
lair bien entretenu et relativement récent.
Astor,
avisant Solia et Astrée, se dirigea vers elles. Ils les guida
vers leurs amis et leur annonça quil avait trouvé
un bateau pour les conduire sur Wislo.
- Nous embarquons dans une
heure
et nous serons à Wislo demain matin vers neuf
heures.
- Tant mieux, répondit Astrée. Je sens une
puissance véritablement maléfique qui se dirige vers
cette ville. Je sens ses pensées tournées vers nous.
Elle nous cherche
mais je suis sûre quelle ne sait
pas que nous sommes ici. Il a autre chose à y faire
et
pas du bien, tu peux en être sûr. Plus tôt nous
serons partis, mieux cela sera.
- Embarquons, fit Galmir qui avait
entendu la fin du discours dAstrée. Nous aurons ainsi le
temps de nous installer.
Le bateau quavait trouvé
Astor était vieux
très vieux. Sa peinture,
presque inexistante maintenant, avait du être blanche mais elle
était devenue gris vert. Le bois avait lair vermoulu et
on sétonnait que le navire ne coula pas sur le champ. Le
Deux-Mâts " Sirène bleue "
ressemblait plus a un radeau de fortune quà un véritable
bateau
Son capitaine, Calouhn, déplût à
Astrée. Ses pensées nétaient pas nettes.
Il navait pas réellement de mauvaises intentions envers
ses passagers, mais quelque chose dans son attitude alertait
Astrée.
Le bateau appareilla enfin, et ce fut avec
soulagement que les membres de la petite compagnie virent la côte
séloigner.
Le capitaine mena alors ses passagers à
leur cabine, en fait un petit dortoir, sale et malodorant, équipé
de hamacs. Pour deux pièces dor par personnes, on ne
pouvait exiger mieux, surtout si lon voulait partir vite et
discrètement.
Solia, à qui Astrée avait
confié ses craintes vis à vis du capitaine et de
léquipage, décida de poser un glyphe de garde au
dessus de la porte de la cabine.
- Quiconque essaiera douvrir
cette porte sans prononcer le mot " Aaloon "
tombera immédiatement dans un profond sommeil, avertit-elle
ses amis.
- Cest bien, fit Galmir en examinant le glyphe. Il
est parfait.
Fatigués par leur voyage, ils ne tardèrent
pas à sendormir après une rapide collation.
Au
milieu de la nuit ils furent réveillés par un bruit
sourd. Un homme déquipage venait de seffondrer au
dessous de la porte. Son sabre gisait à son côté.
Le glyphe ayant rempli son rôle, il seffaçait déjà
quand ils se levèrent tous dun bloc. Le Capitaine et
trois de ses hommes se tenaient derrière la porte, hésitants
encore à pénétrer dans la cabine. Les jeunes
gens crièrent dune même voix.
- Par
Aaloon!
Leur déguisements se dissipèrent dans le
même instant où leurs armures apparurent. Ils
dégainèrent leurs armes.
Le capitaine et ses hommes,
voyant quils navait plus à faire à des
paysans, des prostituées ou des druides, mais à de
jeunes guerriers en armures dorées abandonnèrent toute
idée dattaque de leurs passagers; ils lâchèrent
leurs armes.
- Nous aurions du nous douter quil y avait
anguille sous roche; vous étiez si mal assortis
Nous ne
tenterons plus rien contre vous, je vous en donne ma parole.
- Il
dit la vérité, confirma Astrée.
- Capitaine,
intervint Astor, Nous acceptons votre
reddition. Tout ce que
nous voulons cest arrivé à bon port. Et que vous
et vos hommes nous oubliez.
- Je vous ai donné ma parole et
je la tiendrai.
Galmir réveilla lhomme assommé
par le Glyphe et Astrée, pour plus de sûreté,
implanta discrètement un verrou psychique dans chaque homme
déquipage, capitaine compris, pour les empêcher de
parler de ce qui sétait passé cette nuit là.
Le
reste du voyage fut dun calme plat. La vue des armures et des
armes de ses passagers rappela au capitaine la légendes des
Guerriers dAaloon que lui avait raconté son grand-père.
Il fit le rapprochement avec la guerre menée par Wilkonia et
fut bientôt certain que ses passagers étaient les
guerriers qui devaient sauver le monde. Cette idée lemplit
de fierté. Il se promit de les aider sil en avait un
jour loccasion.
Les jeunes gens abordèrent sur la
côte de Wislo, à une heure de marche de Wis, à
lheure prévue.
- Bien, au revoir, fit le capitaine.
Sans rancune, hein?
Seule Atrée lui répondit
- Au
revoir capitaine. Je suis sûre que nous nous reverrons
-
Dîtes, répondit-il à voix basse. Il y a un Weyr à
Wislinia. Pourquoi ne demanderiez vous pas de laide des
Chevaliers-Dragons?
Astrée regarda le capitaine droit dans
les yeux quelques longues secondes.
- Nous aider? Les
Chevaliers-Dragons? Capitaine, je ne comprends pas un mot de ce que
vous dîtes. Enfin, merci quand même, fit elle en
séloignant et en lui faisant un clin doeil..
Le
capitaine Calouhn baissa la tête et médita quelques
instants cette réponse. Puis, en souriant, il hocha la tête
et regagna son bateau.
Solia guida ses amis à travers la
forêt qui recouvrait lîle et les conduisit à
Wis. Cétait un village comptant un peu plus de trois
cent habitants/ Les maisons étaient construites en bois, la
matière première ne manquant pas sur Wislo. Les
habitants d Wis reconnurent Solia et un petit garçon couru
vers elle en criant.
- Solia, Solia! Tu es revenue!
Il devait
avoir neuf ou dix ans. Il était mince et ses cheveux bouclés
étaient noir de jais. Son visage était fin, presque
féminin, et ressemblait à celui de Solia. Il se jeta
dans les bras de Solia qui lattrapa et le serra contre elle.
-
Alaran. Tu ma manqué, tu sais, fit-elle en
lembrassant.
- Toi aussi Solia. Il y a déjà
deux mois que tu es partie. Tu vas rester?
- Pendant quelques
temps, oui
Va prévenir les parents que je suis revenue
avec des amis.
Elle le reposa au sol.
- Jy vais tout de
suite. Il vont être rudement contents.
Il parti en
courant.
- Bon, fit Solia à la compagnie. Nous sommes
arrivés. Mon frère va prévenir mes parents de
notre arrivée. Je pense quil seront surpris.
- Ton
frère à lair adorable, fit Eliwin.
- Oh, il
lest. Je ladore. Je ferai tout pour lui. Il a une manière
de vous regarder
Vous ne pouvez jamais rien lui refuser.
Près
de la sortie du village, il y avait une maison plus grande que les
autres. Ses murs étaient de pierre et non de bois. Solia
sarrêta.
- Voilà, fit-elle, cest chez
moi.
Un homme et une femme, dune quarantaine dannée
parurent à la porte.
- Père, Mère, je suis
revenue
avec quelques amis, comme vous le voyez.
Les parents
de Solia accueillirent la troupe très amicalement. Pourtant
ils parurent surpris en voyant les amis de Solia : il y avait parmi
eux des Elfes, des Nains et même un hobbit!
Astor et Astrée,
qui étaient humains, leur parurent plus sympathiques que les
autres.
Quoi quil en soit, la mère de Solia leur
servit un délicieux repas qui fut, il faut le dire, plutôt
silencieux.
- Seigneur Galmir, fit le père de Solia à
la fin du repas, quand je vous ai envoyé ma fille, je ne
pensais pas la revoir aussi tôt. Que sest-il passé?
Sest-elle mal conduite?
Il avait prononcé ces mots en
regardant Solia avec sévérité.
- Non,
Seigneur Sarak, répondit Galmir, je nai aucune raison de
me plaindre de Solia. Elle a été exemplaire. En fait
nous sommes ici pour nous
reposer un peu avant de repartir.
Nous ne resterons que deux ou trois semaines je pense.
Le père
de Solia sembla soulagé.
- Bon. Je ne peux pas vous loger
tous ici, cest évident. Un de nos voisins vient de
décéder. Il navait pas de famille. Cela ne
dérangera personne si vous habitez sa maison. Vous pourrez y
rester jusquà votre départ.
- Merci Seigneur,
repris Galmir. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Il
échangèrent ensuite quelques banalités.
Pour
la première fois depuis Aralda, les Sept et leur mentor se
couchèrent de bonne heure et dans un vrai lit.
Pourtant
Astrée passa une mauvaise nuit : elle ne cessait de faire le
même rêve obsédant. Elle voyait une grande balance
en or. Un des plateaux de la balance était blanc et lautre
noir. La balance sestompait alors pour faire place à un
visage étrange. Il était beau mais ne reflétait
aucune émotion. Ce visage était totalement inexpressif.
Seules les lèvres bougeait mais elles némettaient
aucun son. Pourtant Astrée pouvait presque lire sur ces lèvres
qui semblaient former toujours le même mot, le même
nom? Astrée? De plus elle sentait un esprit tout près
delle, amical mais invisible et impénétrable à
sa pensée. A la troisième répétition du
rêve, elle se réveilla en sursaut et vit des signes
bleutés qui sestompaient dans la chambre.
Comme ils
disparurent très rapidement, elle fut certaines quelle
était encore dans son rêve et se rendormi. Le rêve
ne revint pas la hanter.
Au petit matin, à son réveil,
elle avait déjà presque oublié ce rêve et
les signes bleutés. Ils nétaient plus quune
impression fugitive, ce qui explique quelle nen fit pas
part à ses amis.
Après un copieux petit déjeuner,
Galmir proposa à ses " étudiants "
de reprendre lentraînement sans perdre de temps ; ils
étaient bien venus sur Wislo pour cela, non?
Ils en furent
tous daccord. Nayant pas besoin dêtre aussi
discrets quà Lernst, ils partirent courir aux alentour
du village. Ce dernier se trouvait près du centre de la petite
île, sur les flancs de collines formées de roches dures
et de calcaire recouverts par la forêt. Astrée, fatiguée
par sa nuit agitée, courait un peu en arrière des
autres. Au moment où elle entamait lascension dune
petite colline, elle entendit une voix lappeler.
-
Astrée.
La voix était douce, presque un
chuchotement. Astrée sarrêta, sur ses gardes et
regarda autour delle.
- Qui est là?
- Viens vers
moi, Astrée, répondit la voix.
- Qui êtes-vous?,
dit-elle tout en se dirigeant vers cette voix aux inflexions
persuasives.
- Nai pas peur
Viens!
Comme hypnotisée
par cette voix, Astrée senfonça dans la forêt
et se retrouva devant lentrée sombre dune
grotte.
- Entre, Astrée, rejoins-moi, fit la voix plus
pressante.
Astrée senfonça dans la caverne.
Alors quelle en atteignait le fond et ny voyait presque
plus rien, lentrée nétant plus qun
petit point lumineux, elle remarqua un passage doù
provenait une faible lumière rouge.
- Oui, cest par
là Astrée. Tu es presque arrivée
Au fur
et à mesure de sa progression, la lumière se fit plus
éclatante, plus blanche, éblouissante même. Alors
que la lumière venait datteindre son intensité
maximale, Astrée déboucha dans une grande salle et
faillit sévanouir détonnement et de
terreur.
La grande balance de son rêve était là,
devant elle, immense. Elle flottait au milieu de la salle, son
plateau noir plus bas que le blanc.
- Cest la Balance de
lEntropie que tu vois là, Astrée. Comme tu le
vois, le Chaos lemporte sur la Loi. Léquilibre est
rompu!
Le visage du rêve venait dapparaître au
dessus de la Balance.
- Vous
Vous êtes
- Oui.
Je suis Aaloon. Je suis le gardien de la Balance et de léquilibre.
Jai besoin de toi, Astrée, ma vaillante Guerrière
Diamant. Jai besoin de toi et de tes amis
La situation
est si compliquée
Je te surveille depuis ta naissance,
comme les autres Guerriers. Je sais que vous serez à la
hauteur de la lâche à accomplir. Pourtant le Chaos a été
fort cette fois-ci : il ma prit de vitesse et vous êtes
trop jeunes
Il faut dire que le plan du Chaos est vraiment
subtil
Jamais je navais pensé quils
pourraient
Grotte de lEntropie.
Cest le
seul point commun entre tous les Mondes de tous les
Univers. Cette grotte est immuable dun Monde à
lautre, dune dimension à lautre.
Cest
la seule porte que peut utiliser lEntropie. Il existe
de nombreuses portes que peuvent emprunter les forces de la
Loi ou du Chaos, mais celles-ci peuvent changer de place,
napparaître que dans certaines conditions, ou
en certains temps. Le Chaos savait maintenir une de ces
portes ouverte, indéfiniment. Et il avait réussi
à en trouver une entre Elonia et
Colonel
Roll.
(Dictionnaire de la Loi et du Chaos).
Suly venait de poser son F45-FlyRob après son premier vol
dessais. Lappareil avait parfaitement répondu à
la moindre de ses pensées. Il était aussi maniable que
rapide. Les ingénieurs du passé avaient inventé
une merveille avec cet engin. Et le travail de Max était
extraordinaire, lui aussi. Il avait apporté la technologie
moderne au FlyRob. Lappareil personnel de Suly était
près de deux fois plus gros que les autres FlyRobs, à
lexception dun autre exemplaire identique au sien. A qui
son père le destinait-il?
Les quatre FlyRobs pouvant voler
effectuaient leurs manoeuvres datterrissage quand une voix
résonna dans le casque de Suly.
- Excusez-moi mon général.
Le Général André Gill vous ordonne de vous
rendre chez lui immédiatement.
- Mon père?
- Oui.
Il dit que cest extrêmement urgent.
- Jy vais de
suite Sergent. Prévenez le Général.
- Bien,
mon Général.
Suly déclencha louverture
de son cockpit, arracha son casque, quelle laissa sur le siège,
et sans même prendre le temps de se changer, elle se rendit
chez son père. Cette convocation semblait étrange.
Essoufflée,
sa combinaison de vol la démangeant, elle arriva devant chez
son père.
Elle apposa sa main sur la digi-plaque et la
porte souvrit. Elle se retrouva nez à nez devant son
père. Visiblement il attendait son arrivée devant la
porte. Il semblait extrêmement agité.
- Viens vite!
Il faut que tu vois ça, dit-il à Astrée sans
même prendre la peine de la saluer.
Il se dirigea vers le
fond de lappartement. La porte qui donnait sur la grotte était
ouverte. Il sengouffra dans le passage. Il appuya sur la
stalagmite truquée et fit signe à Astrée de le
précéder.
En débouchant dans la salle, Suly
nen cru pas ses yeux et sursauta détonnement : une
énorme balance flottait au milieu de la salle. Elle était
dor, un de ses plateaux était blanc et lautre
noir. La balance penchait du coté noir.
- Je pense que
cest la balance de lentropie, dit André. Regarde,
le plateau noir est du coté de la salle dédiée
au Chaos
Et le blanc du coté de la Loi
Je suis sûr
quil va se passer quelque chose!
- Il y a longtemps quelle
est là?
- Près de deux heures. Il y a eu comme un
bourdonnement sourd et profond quand elle est apparut. Même les
voisins lont entendu. Jai dû leur expliquer que mon
communicateur était tombée en panne et quil était
resté coincé sur volume maximum.
- Et ils ont crû
ça?, fit Suly ironiquement.
- Je nen sais rien, mais
ils mont laissé en paix
- Regarde, dit Suly.
Regarde la flèche de la balance!
Celle-ci sétait
mise à diffuser une lumière dabord rougeoyante
puis de plus en plus brillante et de plus en plus blanche. La lumière
devint si forte que Suly et son père furent obligés de
fermer les yeux. La lumière décrut presque
instantanément.
Sous la balance se tenaient maintenant un
groupe de jeunes gens étranges. Ils portaient des vêtements
archaïques et des armes anciennes, épées et arcs.
Il y avait trois jeunes filles et quatre jeunes hommes.
Le général
savança dun pas et déclara :
- Au nom de
la Terre, bienvenue à vous.
Ce qui fut le véritable tournant de
cette guerre, ce fut la réunion dAstrée
dElonia et dAstrée Gill, général
de la confédération.
Cette rencontre eu
pour effet de
Colonel Roll.
(Dictionnaire
de la Loi et du Chaos).
-
ouvrir une porte entre Elonia et une planète
dune autre dimension. Cette dimension et dirigée par une
planète appelée " Terre ". Sur
cette planète la Science est beaucoup plus développée
que sur Elonia, mais la Magie y est presque inexistante. Le plan du
Chaos est denvoyer des troupes venant de notre dimension vers
celle de la Terre, sans défense contre la magie, et de
recevoir des armes de cette dimension pour les utiliser contre
Elonia, sans défenses contres elles. Il faut fermer cette
porte. Malheureusement, vous ne pourrez pas le faire dici. Le
Chaos a été vraiment subtil : la porte est contrôlée
depuis la dimension de la terre! Vous devez vous rendre là-bas.
Vous devez aider les habitants de cette dimension à fermer la
porte. Le Chaos ne vous attend pas là-bas. Ses forces ne
doivent pas sattendre à vous y affronter. Une fois la
porte détruite le travail ne sera pas encore terminé :
vous reviendrez ici pour stopper le Chaos sur Elonia.
- Mais, osa
dire Astrée, nous risquons de rester longtemps dans cette
dimension
et lorsque nous reviendrons, il risque dêtre
trop tard pour Elonia!
- Non, ne tinquiètes pas
Le temps ne sécoule pas à la même vitesse
dans les différentes dimensions. Même si votre séjour
dans cet Univers dure longtemps, il ne se sera écoulé,
à votre retour, que quelques secondes, voire quelques minutes,
sur Elonia.
- Doù partirons nous? Et quand?
- Vous
ne pouvez partir que dici. Cest pour cette raison,
pardonne-moi, que jai dû, à ton insu, utiliser ton
pouvoir pour inciter Solia à vous proposer de venir ici.
-
Non! Je naime pas être manipulée. Êtes-vous
comme les Seigneurs du Chaos?
- Comprend moi
Le temps
pressait
Si la porte reste encore ouverte quelques jours sur
Elonia, ce sera la Fin
Je ne pourrai plus rien faire et vous
non plus! Solia naime pas trop ses parents
vous ne seriez
jamais venus ici sans cela et tout aurait été vain
-
Pardonnez-moi, mais il nest jamais agréable dapprendre
que lon nest quun pion
- Non, ce nest
pas cela. Vous pouvez choisir de partir ou non, de vous battre ou
non! Je voulais juste que vous puissiez choisir! Si je navais
pas fait cela, si tu nétais pas ici, maintenant, devant
moi, il ny aurai pas pu avoir de choix!
- Je comprends
-
Si vous choisissez de partir, soyer ici à cinq heures, ce
soir. Maintenant, rejoins tes amis, dis-leur ce que tu sais, et
choisissez!
- Bien
Oh, encore une chose. Ce voyage est-il
sans danger?
- Ouis, pour vous. Galmir, lui, ne pourra pas venir.
Il est trop vieux pour supporter un voyage transdimensionnel.
-
Bien. Je vais rejoindre mes amis.
- Va en paix, Astrée.
Noubliez pas
Cinq heures.
Le visage disparut. Le
plateau noir de la Balance était presque à son niveau
le plus bas.
Astrée sortit de la grotte et rejoignit ses
amis en se guidant sur leurs pensées. Il était presque
midi.
Hé bien Astrée! Où étais-tu?,
demanda Galmir quand il la vit arriver.
- Je ne me sentais pas
bien
Mais ça va mieux maintenant.
Astrée fit
savoir mentalement à ses amis quelle devait parler avec
eux, durgence. Galmir fut exclu de ce message. Celendil et
Brimbo voulurent savoir ce qui se passait. Elle ne répondit
pas.
Après le repas, ils demandèrent une courte
pause à Galmir et ils purent parler. Astrée leur exposa
son aventure du matin. Leurs visages se teintèrent
dincrédulité, et personne, excepté Frison
peut-être, ne voulu la croire. Comprenant quil ny
avait pas dautre solution pour les convaincre, Elle leur
transmit toute la scène, telle quelle lavait
vécue, sans rien omettre. Ils furent alors obligés de
la croire.
Solia avait lair un peu sombre.
- Astrée,
je suis daccord avec toi. Ce nest pas agréable
dapprendre que lon a été manipulé.
Pourtant je comprends les raisons qui ont poussé Aaloon à
cet acte. Je choisis de partir. Si cest le seul moyen de sauver
Elonia, il faut y aller.
- Je suis daccord, approuva Frison.
Jy vais aussi!
Brimbo hocha la tête.
- Je viens.
-
Moi aussi, poursuivit Eliwin. Jamais je ne pourrai laisser le Chaos
détruire Elonia. Je le combattrai où quil soit,
même dans une autre dimension.
- Jen suis aussi, dit
Celendil calmement.
Astor se leva.
- Elonia est trop belle pour
mourir
jirais aussi.
-Bien, repris Astrée.
Aaloon semblait sincèrement désolé de son acte.
De toute manière ma décision était déjà
prise. Ce soir nous partons tous pour un monde inconnu
QuAaloon nous protège
A cinq heures précise
ils étaient devant la grotte. Ils avait laissé un
Galmir, soulagé car fatigué, en prétextant de
lexercice physique. Ils avaient emporté leurs armes et
chacun portait un sac dans lequel il avait hâtivement mis
quelques affaires personnelles.
Astrée pénétra
la première dans la grotte suivie par ses compagnons.
La
balance flottait toujours dans la grotte, son plateau noir semblant
plus menaçant que jamais. Les jeunes guerriers étaient
sidérés par cette vue, à lexception
dAstrée.
Le visage dAaloon apparut alors
lentement, provoquant des murmures de surprise chez les jeunes
gens.
- Bienvenu à vous, jeunes Guerriers. Bienvenue à
toi aussi, Lucia la Pixie. Tu peux sortir de ce sac
Astrée,
effarée, vit Lucia sortir du sac quelle portait.
- Tu
étais avec nous depuis que nous avons quitté Sylvain?
-
Oui
je pensais pouvoir vous aider
- Mais que
pouvais-tu faire ?
- Vous protéger contre les mauvais
rêves, dit Aaloon. Jai essayé de vous contacter
dans votre sommeil mais Lucia ma mis en échec en traçant
une Rune.
- Cétait donc leffet dune Rune,
tous ces signes bleutés que jai vus?
- Non, répliqua
Lucia. Ce nétait pas ses effets. Cétait la
Rune elle-même!
- Bien, maintenant écoutez-moi tous,
reprit Aaloon. Je nai plus beaucoup de temps. Lucia, tu ne peux
pas partir avec les Guerriers. Laisse nous maintenant!
- Mais, je
su
- Lucia, veux-tu me mettre en colère?
-
Seigneur, intervint Astrée, Lucia est venu jusquici pour
nous aider. Laisser-la venir avec nous
- Elle ne le peut
pas
Elle est trop
magique. Elle ne survivra pas dans cet
univers.
- Ny a-t-il pas un moyen?
- Pas de bon. Si je
retire sa " magie " à Lucia, elle ne sera
plus Lucia. Et ne vous sera plus daucune aide.
- Je
perdrai la magie runique?, fit Lucia dune petite voix.
-
Je ne le sais pas, cest une magie si étrange
Mais
tu ne sera plus une Pixie. Tu ne volera plus et ta lumière
disparaîtra à jamais
- Que deviendrais-je
alors?
- Je ne le sais pas non plus
Lorsqu´on
retire sa magie à un être vivant, on fait appel au
pouvoirs du Chaos
Le résultat est donc imprévisible.
Cest une chose horrible. Je ne peux pas te faire ça
-
Et, si je décide de partir quand même?
- Tu
tétioleras, tu perdra ta magie doucement et au bout de
quelques temps tu mourras.
- Combien de temps?
-
Quelques jours ou, au mieux, quelques semaines. Reste ici. Tu verras
tes amis revenir dans quelques minutes et tu pourras les aider à
ce moment là.
- Ils vont revenir si vite?
- Oui,
comme je lai expliqué à Astrée, le temps
sécoule différemment dans cette autre dimension
et quelques semaines là bas représentent quelques
secondes sur Elonia.
- Je vais donc les attendre.
- Tu
es sage Lucia. Sil te plait, sors de la grotte. Il vaut mieux
que tu les attendent dehors.
Lucia regarda les guerriers et fixa
Astrée un instant. Ils avaient tous lair triste pour
elle. Elle sourit.
- Bon, je vous attends, fit-elle en essayant de
paraître enjouée. Dépêchez-vous
et
soyez prudents.
Sans attendre de réponse, elle fila comme
un éclair. Arrivée dehors, elle se posa sur un branche
darbre, en face lentrée de la grotte et essuya une
larme.
- Aaloon, fit-elle, Tu as intérêt quils
reviennent sain et saufs
Dans la grotte, Aaloon reprit la
parole.
- Assez perdu de temps. La porte sera bientôt dans
lalignement. Guerriers, vous savez ce que jattends, ce
quElonia attend de vous. Dans cet univers tout est différent.
Mais je nai pas le temps de tout vous apprendre. Vous devrez
vous débrouiller sur place. Jai juste le temps de vous
apprendre la langue qui y est la plus parlée.
Les jeunes
gens eurent alors un léger mal de tête, une impression
étrange. De nouveaux mots venaient sajouter à
ceux quils connaissaient et sy associaient. En quelques
secondes ils avaient appris une nouvelle langue.
- Voila, reprit
Aaloon, cest fait. Vous apprendrez leur technologie et leur
mode de vie sur place. Cest le moment. Placer vous sous la
balance
et bonne chance à vous. Vous êtes le seul
espoir de deux mondes.
Le visage disparut. Les Sept ressentirent
un léger picotement quand la flèche de la balance se
mit à luire. Ce fut dabord un rougeoiement, puis une
lumière blanche intense, éblouissante.
La
lumière décrut rapidement. Ils étaient toujours
dans la grotte mais ils savaient que ce nétait pas la
même; sur les murs de celle-ci étaient peints les
symboles du Chaos et e la loi.
En face deux, près de
lentrée se trouvaient un vieil homme et une jeune femme.
Ils étaient tous deux vêtus détranges
vêtements gris. Le vieil homme avait lair heureux et
légèrement excité. Il savança dun
pas et parla dans la langue que leur avait appris Aaloon :
-
Bienvenu à vous.
- Merci, répondit Astor hésitant.
Nous
nous ne savions pas que nous étions attendus
-
Ni nous que vous alliez arriver, surtout
de cette manière,
répondit la jeune femme.
Elle était belle et
paraissait avoir une trentaine dannées.
Le vieil
homme reprit :
- Nous savions quil allait se passer quelque
chose quand nous avons vu cette balance dans la grotte, mais nous en
ignorions les effets jusquà votre arrivée. Oh,
excusez moi, je manque à tous mes devoirs. Je mappelle
André Gill et voici ma fille. Le voyage a dû vous
fatiguer. Avez-vous fin?
- Oh oui, répondit Frison,
enthousiaste à lidée dun bon repas.
Cette
remarque fit sourire ses amis et Eliwin lui décocha un " oh,
toi tu as toujours faim de toute façon ".
-
Excusez moi, mademoiselle, mais je nai pas compris ce que vous
disiez, fit le général Gill.
- Elle a dit, répondit
Suly, que le jeune garçon avait toujours faim.
- Suly,
comment as-tu compris ce quelle disait? Elle ne sest
exprimé ni en galach, ni en aucune langue que je connaisse.
-
Je nen sais rien. Jai juste compris.
- La prophétie,
murmura le vieil homme pou lui même. Allons, suivez moi si vous
le voulez bien, poursuivit-il à haute voix.
Il sengagea
dans le couloir de la grotte, suivit par Suly et les jeunes
guerriers. Ils les invita a entrer dans son appartement.
- Vous
pouvez vous asseoir.
- Quelle drôle de pièce, fit
Celendil en découvrant le salon du général. Leur
habits aussi sont étranges, fit-il en elfe à ladresse
dEliwin.
- Bien moins que les vôtres, répondit
Suly.
Encore une fois, elle avait compris une des langues
dElonia, ce qui intriguait les jeunes gens.
André
Gill, les invita, à nouveau, à sasseoir autour de
la table de son salon, ce quils firent. Après avoir
posés leurs sacs. Les sièges étaient dun
matériau étrange mais très confortables.
André
appuya sur une série de boutons qui se trouvaient sur un côté
de la table. Il y eut comme un bourdonnement et la table semplit
de nourriture.
- Magie, sécria Brimbo.
- Non pas,
répondit le vieil homme. Ce nest que technologie.
-
Il dit la vérité, confirma Astrée. Apparemment
il ne sait même pas quelles sont les formes que peut prendre la
magie, ni même si elle existe vraiment.
Elle sétait
volontairement exprimée en " galach " (il
semblait que cétait le nom de la langue parlée
par ces gens), afin que le vieil homme la comprenne.
- Excusez mon
ami, mais là dou nous venons, Elonia, il ny a que
la magie qui puisse arriver à de pareils résultats.
-
Vous venez dElonia ?
Suly et son père avaient posé
cette question dune même voix.
- La prophétie,
souffla à nouveau le vieil homme.
- Quelle est cette
prophétie?, demanda Solia.
- Mangeons
nous aurons
tout notre temps pour parler ensuite, répondit-il.
Le repas
était délicieux. Les mets semblèrent étranges
aux jeunes gens mais ils les apprécièrent. Le fait que
dans ce monde aussi on utilisait fourchette et couteau les
détendirent un peu.
A la fin dun repas silencieux,
Astrée se leva et déclara :
- Merci, nobles hôtes
pour ce repas. Permettez-moi de nous présenter. Voici donc
Astor, Solia, Brimbo le Nain le moins grincheux que je connaisse,
Eliwin et Celendil les Elfes, et notre excellent petit Hobbit,
Frison. Quant à moi, je me nomme Astrée. Aaloon,
lUnique, nous a envoyé ici pour vous aider a fermer une
porte extradimensionnelle ouverte par le Chaos.
- Astrée
Astrée, souffla le général. La prophétie
se réalise.
Il se leva à son tour et reprit :
-
Comme je vous lai dit, je me nomme Andrée Gill et ma
fille Suly. Cest du moins le prénom quelle préfère
porter. Le prénom quelle a reçu à sa
naissance était
Astrée. Quant à la
prophétie, elle est gravée dans la grotte où
vous êtes arrivés. Elle dit ceci :
Le jour viendra où cherchera le Chaos
Des univers à semparer de nouveau
Se dresseront pour laffronter
En Elonia Sept Guerriers
Et sur Terre Une Guerrière
Lorsque réunies seront les deux Astrée
Lorsque le Pouvoir sera Complet
Le Chaos vaincu sera
Et lentropie, de nouveau, régnera.
Il fit une pose et reprit :
- Vous arrivez dElonia, vous
êtes Sept Guerriers en armes, et il y a ici deux Astrée.
La prophétie se réalise.
Il était exalté.
Il
semblait à Suly que son père sombrait dans la folie.
Ces " guerriers " nétaient encore
que des gamins et
- De plus, intervint Astrée, nous
ne sommes que des barbares armés darmes que vous
qualifiez de préhistoriques, et vous ne voyez absolument pas
ce que nous pourront faire contres le légions de planètes
entière. Sur ce point vous avez raison. Moi non plus, je ne
sais ce qu nous pourrons faire. Mais si le Seigneur de lEntropie
nous a envoyé ici, cest quil y a sûrement un
moyen pour nous de vous aider. Ne faîtes plus JAMAIS lerreur
de nous considérer comme des " gamins ".
Et sachez aussi que chacun dentre nous et capable de détruire
cette maison et de se battre contre cinq adversaires en même
temps. Nous étions peut-être des gamins il y a deux
mois, mais plus maintenant !
- Non, plus maintenant, conclua
Astor.
Suly ne savait plus que dire. Elle était rouge de
honte et de surprise. Cette fille avait lu en elle si facilement.
Elle était certainement une
- Télépathe.
Vous avez raison, finit la voix dAstrée dans sa
tête.
- Veuillez mexcuser, fit Suly.
- Non, fit
Astrée. Cest à moi de mexcuser. Je ne lis
pas les pensées des gens habituellement. Mais dans cette
situation, je nai pas pu men empêcher.
- Si jai
bien compris, intervint le général, il ny a que
trois humains parmi vous?
- Oui, fit Eliwin, pourquoi?. Il ny
a pas dElfes, de Nains, ou de Hobbits sur votre monde?
-
Autrefois, il y avait des nains, mais ce nétait pas une
race. Les progrès de la génétique ont fait quil
ny en a plus depuis plus de quatre mille ans.
- Avez vous
tous des dons de télépathie, demanda Suly.
- Non,
répondit Astor. Nous avons tous un don différent. Il
nous vient de ceci, fit-il en montrant son bracelet. Nous en avons
tous un. Ces bracelets sont magiques. Nous seuls pouvons les porter
et avoir recours à leur pouvoir. Tout autre mourrait sur le
champs. De toute manière nous ne pouvons pas les retirer.
Suly
remarqua alors le bracelet quils portaient tous. Ils étaient
effectivement identiques. Seule la pierre quils portaient était
différente. Elle mit la main dans la poche de sa veste et
sentit sous ses doigts le bracelet que son père lui avait
remis. Elle le gardait sur elle depuis ce jour mais ne lavait
jamais passé à son poignet.
- A quoi servent-ils
exactement?, interrogea Suly.
- Ils sont à lorigine
de nos pouvoir, expliqua Brimbo. Lorsque nous avons porté ces
bracelets pour la première fois, nos vies ont vraiment
changées. Maintenant ils ne servent plus que de catalyseur.
-
De catalyseur? De catalyseur pour quoi?; demanda Suly.
- Je ne
sais pas si nous pouvons vous en dire plus, répondit Astrée.
Vous étiez dans la grotte à notre arrivée mais
ce nétais peut-être quun hasard. Pouvons
nous vous faire confiance?
- Mademoiselle Astrée, répondit
dignement le vieux Général, je suis le chef de létat
major des armées de la confédération galactique.
A ce titre, je suis chargé de conduire la guerre contre notre
ennemi actuel. Nous avons découvert depuis peu quil
sagissait du Chaos, même si nous ne savons pas réellement
ce quest le Chaos. Vous venez de déclarer que vous étiez
ici pour fermer une " porte " ouverte par le
Chaos. Nos buts ne sont-ils pas les mêmes?
- Monsieur, le
Chaos possède mille visages, répondit Astrée.
Nous ne pouvons prendre le risque de révéler des
informations nous concernant à nimporte qui. Ne men
voulez pas, mais même si je reconnais que vous nous avez
accueillis avec sympathie, nous ne savons pas beaucoup de choses sur
vous. Je ne sais même pas ce quest un " état
major " ou la " confédération
galactique ".
- Mademoiselle, reprit le général
sur un ton énervé, vous nous avez montré votre
talent de télépathe. Vous pouvez donc lire en moi pour
savoir qui je suis et décider si vous pouvez me faire
confiance ou non? Je vous en donne lautorisation.
-
Monsieur, je ne voulais pas vous offenser et comme je vous lai
dit, je ne lis pas dans les pensées des gens si je ny
suis pas contrainte.
- Cest moi qui vous le demande.
-
Soit.. Monsieur, je nai pas lintention de vous voler des
informations personnelles et de violer votre intimité. Si vous
pensez fort à ce que vous voulez que je sache, seules ces
pensées me seront accessibles.
- Daccord, je vais
essayer.
Astrée se concentra pour lire les pensées
du général. Il était bien ce quil
prétendait : un chef de guerre. Et il combattait bien le
chaos. Elle lut toutes les informations recueillies par le vieux
général sur cette guerre. Ici, on ne faisait pas le
siège et lassaut de villes, mais de planètes
entière. Et " la confédération "
avait perdu beaucoup de planètes. Le général
commandait toutes les forces de la confédération mais
il devait obéir à la " présidente de
la confédération ", une certaine Laure
Brunille, qui prenait avis elle même auprès dune
assemblée élue. La chaîne de commandement
paraissait vraiment compliquée sur ce monde.
- Merci
Monsieur Gill. Je sais maintenant quon peut vous faire
confiance. En fait, je pense que vous nétiez pas dans la
grotte par hasard. Cela devait être prévu, sinon nous
aurions eu du mal à rencontrer une personne aussi importante
que vous aussi rapidement. Veuillez pardonner mon intrusion;
Monsieur.
- Hem, heu
oui
heu, il ny a pas de
mal. Appelez moi André sil vous plaît. Ce
" Monsieur " me gêne.
- Comme vous
voudrez
. André.
Astrée consulta ses amis
mentalement et leur dit ce quelle savait sur le général.
-
Est-ce que nous leur montrons lutilité des
bracelets?, les interrogea-telle.
Ils furent tous
daccord.
- Mons
André, Suly, reprit-elle à
haute voix, nous avons décidé de vous montrer lutilité
de ces bracelets. Allez-y, fit-elle à ladresse de
ses amis.
Tous, comme le leur avait appris Astrée pendant
une de leurs séances dentraînement, pensèrent
au mot clef : " Par Aaloon ".
Leurs armures
apparurent dans un éclair lumineux.
Suly et son père
nen crurent pas leurs yeux : Les sept jeunes gens étaient
recouverts darmures magnifiques, un peu comme celles que
portaient les chevaliers du moyen age.
- Lorsque nous portons ces
armures, reprit Astrée, nos pouvoirs sont décuplés
et complets. Nous sommes les Guerriers dAaloon, par le pouvoir
de ces armures magiques.
Le général sapprocha
deux. Il toucha larmure dAstor.
- Ce nest
pas de lor, nest-ce pas?
- Si, répondit Astor.
Cest de lor.
- Mon dieu, cest
extraordinaire.
Suly et son père regardèrent et
touchèrent les armures quelques instant, se fonçant à
en constater la réalité.
Suly semblait gênée.
Il lui semblait que quelque chose brûlait dans sa poche. Elle y
porta la main et la recula vivement : le bracelet qui sy
trouvait était très chaud.
- Aïe!
- Quy
a t-il Suly?, sinquiéta son père.
- Si nos
invités veulent bien quitter ces armures, je pense que je
devrai leur parler.
André sourit. Il avait remarqué
le geste de sa fille.
Les jeunes gens firent disparaître
leurs armures.
Suly remis la main dans sa poche. La température
du bracelet baissait déjà. Elle le sortit, léleva
et annonça :
- Je pense que nous devrions parler de ceci !
Je savais que nous combattions le Chaos. Mais lorsque ces jeunes gens sont arrivés chez mon père, armés de simples épées, et qu'ils nous ont dit " Nous sommes ici pour vous aider, j'ai cru à une mauvaise plaisanterie. Sept " gamins " contre une armée que nous n'arrivions même pas à contenir! Cela frisait le ridicule!Et puis, la suite des évènements fit que .Général A. S. Gill.(Confessions de guerre.).
Tous les jeunes gens fixèrent intensément le
bracelet due Suly venait de produire. Il était identique aux
leurs. Le diamant noir semblait briller de milles feux.
- Vous
possédez un des bracelets d'Aaloon!, s'exclama Eliwin.
-
Impossible! Il n'y en a que sept, reprit Brimbo. Il ne peut y en
avoir un autre!
- Pourtant, continua Astor, il est comme le
notre!
- Il faut qu'elle le mette, déclara Celendil. Nous
verrons bien
- Oui, poursuivit Astrée, cela semble la
meilleure solution. Voudriez vous mettre ce bracelet?
Suly hésita
avant de répondre.
- Vous avez dit que nuls autres que vous
pouvaient porter ces bracelet, qu'on pouvait en mourir
-
C'est vrai. Mais si vous possédez un de ces bracelets et que
vous ne l'avez pas volé, qu'il est réellement à
vous, alors il n'y aura pas de problème.
- Je
me sens
un peu fatiguée. On dit que la nuit porte conseil. Je
déciderai demain matin si je dois le mettre
- C'est
vrai qu'il est tard, fit André. Il est temps d'aller nous
reposer; la journée de demain sera longue
Si vous le
voulez bien, vous pouvez dormir sous l'influence d'un ordinateur
d'apprentissage. Vous apprendrez ainsi beaucoup de choses sur notre
univers et notre technologie. A votre réveil vous aurez
l'impression d'avoir toujours su ces choses.
- Est-ce dangereux?,
demanda Frison.
- Non, nous nous en servons pour nos enfants.
Celui que je possède est un modèle militaire. Vous
aurez donc droit à un apprentissage plus concentré et
plus rapide qu'à la normale. Peut-être aurez-vous un
léger mal de tête à votre réveil.
-
C'est d'accord, déclara Eliwin.
- Malheureusement, je n'ai
que six casques. J'essaierai d'en avoir un autre pour demain. L'un
d'entre vous devra se contenter de l'ordinateur d'apprentissage de ma
fille. Il est moins puissant et l'enseignement sera moins complet.
Mais on pourra rattraper le retard dès demain.
André
reprogramma son appartement pour créer une chambre. Les lits
superposés étaient dans le même matériau
que les murs et semblaient soudés à ceux-ci. Le vieux
général enficha des casques dans des prises situées
dans le mur, à la tête des lits. Ils montra aux jeunes
gens leur fonctionnement et programma l'ordinateur avec des
programmes sur l'histoire, la technologie courante et un programme de
reconnaissance des différentes espèces extra-terrestres
intelligentes de la confédération.
Les jeunes gens
s'allongèrent, coiffèrent le casque et s'endormirent
aussitôt sous l'effet de l'ordinateur.
Le matin venu
l'ordinateur s'arrêta. A six heures et trente minutes toute la
maisonnée s'éveilla.
Pendant qu'ils s'habillaient
les jeunes gens purent réfléchir à tout ce
qu'ils avaient en tête. Ce qui les étonnait le plus,
c'était la technologie de ce monde: l'électricité,
les matériaux programmables qui prennent la forme que l'on
souhaite, et bien d'autres choses. Les moyens de transports étaient
étonnants aussi. L'homme volait dans des machines qu'il avait
fabriquées et non sur des dragons (qui ne semblaient
d'ailleurs pas exister ici). Une sonnerie retentie dans la chambre.
-
Chouette, s'exclama Frison. C'est l'heure du petit déjeuner.
Ils
se rendirent tous dans la salle à manger où un petit
déjeuner fumant les attendait.
- Bonjour, les salua André.
J'espère que vous avez passé une bonne nuit. Servez
vous.
Ils se régalèrent. Astor sentit son mal de
tête s'envoler au fur et à mesure que la riche
nourriture descendait dans son estomac. Il but un peu d'un liquide
noir servit très chaud. Il le trouva très bon.
-
Qu'est-ce que c'est?; interrogea-t-il André.
- Du café.
Vous aimez?
- Oui, c'est un peu étrange mais c'est bon. Le
goût ressemble un peu à celui des infusions de feuilles
de galaos.
- de galaos?
- C'est une plante qui pousse sur
elonia. Les guérisseurs s'en servent beaucoup.
Ils
finissaient de boire et manger quand Suly entra chez son père.
-
Bonjour, fit-elle joyeusement.
- Bonjour, répondit
Astrée.
- Avez-vous réfléchi?
- Oui. Je
vais essayer. Quand pourrons nous le faire?
- Quand vous le
souhaiterez.
- Maintenant alors
avant que je change
d'avis.
- Peut-on aller dans un endroit tranquille?
- Père,
pouvons nous utiliser ton bureau?
- Bien sûr, répondit
André.
Suly se dirigea vers un mur et apposa sa paume sur
une plaque. Une partie du mur coulissa, révélant une
autre pièce. Elle y pénétra, suivie par
Astrée.
Suly referma la porte derrière elles.
-
Bien fit astrée. Vous sentez prête?
- Oui. Vous
pouvez me tutoyer...
- Bien, fit Astrée. Il faut mettre ce
bracelet. Voilà. Maintenant, Je vais te faire prononcer deux
mots. Dès que cela sera fait,, je veux que tu ne bouge pas,
que tu ne parles pas avant que je ne te le permette. Quoi qu'il
arrive! D'accord?
- J'ai bien compris.
- Dis " Par Aaloon
".
- Par Aaloon, dit Suly d'une voix mal assurée.
Le
bracelet se mit à luire. Et le phénomène dont
Astrée avait elle même fait souvent l'objet se
reproduisit. Suly fut bientôt recouverte par une armure aussi
magnifique que celle d'Astrée. Une logue épée
pendait à son coté et un énorme diamant noir
ornait le heaume au niveau du front. Celui-ci émit une lumière
aussi blanche que la pierre était noire. Suly tressaillit,
mais, suivant les instructions d'Astrée, elle resta immobile
et muette. Elle sut tout d'un coup à quoi servait son armure.
Son pouvoir était un peu le pendant de celui d'Astrée.
Cette dernière avait pouvoir sur l'esprit et elle, Suly,
pouvait manipuler la matière.
Astrée, après
un rapide sondage permit à Suly de se relâcher.
- Il
faut surtout que tu te concentre pour ne pas tout chambouler derrière
toi. Imagine que tu change tes amis en statues de pierre ou ta
nourriture en charbon!
Suly rit de bon cur. Elle sortirent
de la pièce.
Les jeunes gens furent ravis de voir que Suly
portait la huitième armure d'Aaloon.
Astrée informa
ses amis et le père de Suly des dons que celle-ci venait
d'acquérir.
- Comme l'annonçait la prophétie,
fit le vieux général, le pouvoir est complet maintenant
: l'une règne sur l'esprit et l'autre sur la matière.
Frison
regardait l'armure de Suly avec intérêt.
- Hum,
fit-il. Avez vous remarqué que cette armure, au diamant près,
est identique à celle d'Astrée.
- Tu en es sûr,
demanda Brimbo?
- Je suis très observateur. Cette armure
ressemble énormément à celle d'Astrée. Je
jurerais que ce sont les mêmes.
- Astrée, si tu
mettais ton armure, on pourrait peut-être les comparer, proposa
Celendil.
- Bonne idée, reprit Eliwin.
Sous la pression
de ses amis, Astrée s'exécuta.
Au moment même
où son armure apparu, un phénomène étrange
débuta.
Le diamant de son armure se mit à luire
intensément, tout comme celui de l'armure de Suly.
Les deux
diamants se mirent alors à diffuser leur lumière en
cadence. Un éclair, puis un autre et encore un autre. Les deux
jeunes femmes se firent face, cherchant à comprendre ce qui se
passait. La fréquence de la pulsation des diamants
s'accéléra.
Brusquement, un faisceau lumineux d'un
blanc pur partit de chaque diamant, l'un allant à la rencontre
de l'autre. Au moment où ils allaient se rencontrer, ils
bifurquèrent chacun dans une direction et se mirent à
tourner dans la pièce, de plus en plus vite, dessinant des
figures compliquées qui rappelèrent à Astrée
les signes bleutés aperçus pendant la nuit où
elle avait rêvé d'Aaloon.
- Oui, c'est bien des runes
que ces rayons dessinent, pensa Astrée.
Elle n'aurait pas
pu dire pourquoi, mais il lui semblait qu'en fait ce n'était
qu'une Rune composée de plusieurs centaines d'autres runes. La
pièce en était maintenant emplie et elle était
sûre que les runes se multipliaient d'elle même et ne se
limitaient plus à l'appartement : elles devaient s'étendre
à toute la ville. Soudain, Astrée fut capable de lire
le noyau de la rune qui se trouvait au centre de l'appartement, et
les effets de la Rune lui apparurent alors; la Rune allait se
multiplier presque à l'infini et ,bientôt, une de ces
runes allait apparaître sur chacune des planètes de cet
univers. Elle servirait à canaliser la faible énergie
magique de chacun de ces mondes vers les armures d'Aaloon des
Guerriers qui se trouveraient sur celui-ci. La magie saturai Elonia
qui aurait pu alimenter à pleine puissance des milliers
d'armures. Ici, certaines planètes, comme la Terre, ne
pouvaient pas en alimenter plus de trois ou quatre utilisant leur
pleine puissance. Pourtant, grâce à la Rune, la plus
part des planètes pourraient alimenter les sept, non, huit,
armures d'Aaloon.
Astrée ne comprenait toujours pas comment
elle avait pu connaître le fonctionnement de cette Rune quand
elle réalisa qu'elle serait capable de la refaire, et même
d'en créer d'autres. Elle venait de découvrir de
nouveau concepts. Elle savait comment placer une rune source, une
rune racine et une rune effet pour construire une rune complexe. Elle
savait aussi ce qu'étaient les rune de protections, les runes
simples ou les runes SupraComplexes. Elle se doutait que le champ
d'action des runes était quasi illimité. Pourtant, elle
sentait qu'elle ne savait pas tout. Il y avait un trou dans ses
connaissances. Un mot vint à son esprit : Ultime. La Rune
Ultime
Elle savait que cette Rune Ultime existait mais rien
d'autre à son sujet. Un mystère de plus
Les
rayons émis par les deux armures s'étaient éteints.
Les runes palissaient déjà, s'effaçant
rapidement. L'appartement fut, de nouveau, vide de tout symbole.
-
Leur travail est fini, fit Suly.
Ses yeux étaient
légèrement vagues. Peu habituée à la
magie, malgré la récente découverte de ses
pouvoir, elle avait du mal à accepter cette nouvelle chose :
elle était capable de décrire des runes.
Le père
de Suly s'asseya, la main posée sur son cur.
- Trop
c'est trop. Il se passe trop de choses, en trop peu de temps. Il y a
tellement à faire aujourd'hui.
Il semblait épuisé.
Il appuya sur une série de boutons inclus dans l'accoudoir de
son faute il et les restes du petit déjeuner disparurent,
laissant la table propre et nette.
- Retirez vos armures, s'il
vous plaît, supplia-t'il.
Suly et Astrée
s'exécutèrent.
- Que s'est-il passé?
- Je
pense, répondit Astrée que le " pouvoir "
n'était pas complet. Et qu maintenant il l'est. Suly et moi
possédons la magie Runique. C'est la plus puissante des magies
d'Elonia.
- D'accord. Asseyez-vous tous et expliquez moi ce
qu'étaient ces dessins.
Tous les jeunes gens s'exécutèrent
et Suly expliqua à son père ce qui venait de se
produire.
- Bien, je comprends
mais cela fait vraiment
beaucoup d'évènement étranges depuis hier. A moi
de parler maintenant. Ce matin j'ai reçu un nouveau rapport
sur notre situation. Elle est grave : la Confédération
vient encore de perdre trois planètes, ce qui amène le
compte à vingt six. Il est temps de riposter. Nous avons formé
une unité d'élite. Elle est commandée par Suly.
Voulez-vous vous joindre à elle?
- Cette unité fait
partie de votre armée, demanda Astor?
- Oui. Ma fille et
moi même sommes Généraux dans cette Armée.
Vous pourriez y être incorporés en tant qu'officiers. Au
grade de Lieutenant et de Capitaine pour celui de vous sept qui
dirige votre groupe.
- C'est que, fit Eliwin, nous n'avons pas de
chef. Nous avions Galmir, notre mentor, mais il n'a pas pu venir avec
nous.
- Vous pourrez en choisir un, intervint Suly. J'aimerai
beaucoup vous avoir avec moi. Et puis, pour mener à bien votre
mission, il vous faudra vous rendre sur les lieux de l'action
Il n'y a que l'armée qui puisse se rendre dans ces territoires
en ce moment.
- Nous acceptons, répondit Astrée
après avoir consulté ses amis. Mais nous ne connaissons
rien à votre armée
-Vous apprendrez, répondit
André. Bien, c'est décidé. Vous serez intégrés
dans cette unité dès demain. Suly se chargera de
remplir les formalités d'incorporations. Quand à moi,
je vous obtiendrai des ID pour ce soir. Vous en aurez besoin pour
emprunter les transports en communs, touche vos soldes, acheter de la
nourriture ou entrer dans certains bâtiments. Il vous vous
falloir passer quelques heures sous ordinateur d'apprentissage afin
d'apprendre ce dont vous aurez beso
Il fut interrompu par
une sonnerie. Il regarda sa montre.
- Déjà dix
heures! Ils sont à l'heure. " Ouverture de la porte
d'entrée ".
La porte qui donnait sur le couloir
s'ouvrit sur Max Tit'lie et Miggia Lugia. Les jeunes éloniens
eurent un mouvement de recul avant de se détendre. Les
informations implantées par l'ordinateur d'apprentissage leur
revinrent à l'esprit. Ce n'étaient pas des démons,
mais un humains mutant et une Dschubbienne. Ils entrèrent et
la porte se referma derrière eux. Seule Solia semblait encore
hagarde. Elle s'était levée et se mit à
psalmodier.
Astrée comprit de suite ce qui se passait. Elle
se leva en criant.
- Noooon!
Solia, concentrée et
effrayée tout à la fois continua à lancer son
sort sans entendre Astrée.
Les deux visiteurs se figèrent
au cri d'Astrée. Astrée esquissa un mouvement, pensant
à la Rune qu'elle voulait décrire. Il n'y avait pas le
temps de poser une rune de protection. Elle se mit à faire des
gestes des pieds et des mains. Elle dansait et chantonnait. Chacun de
ses gestes créait un signe vert. Un rayon d'énergie
partit du doigt que Solia venait de tendre en direction de Max et de
Miggia. Son sort était achevé. Au moment où le
rayon allait atteindre un Max paralysé, il butta contre un
écran invisible. Cet écran vira au vert sous l'assaut
de Solia. Puis, le sort ayant fini son temps d'effet, le rayon
s'arrêta.
- Tu as bloqué mon sort!, fit Solia à
l'intention d'Astrée. Tu as bloqué mon sort!
Elle ne
comprenait pas. Sa magie l'avait trahie. Astrée l'avait
trahie, elle et ses amis. Elle avait défendu des démons.
Elle s'aperçue alors qu'aucun des autres n'avaient essayés
d'attaquer les démons.
- Que se passe-t'il, demanda
Solia?
- Je viens de sauver la vie de deux amis de Suly et de son
père Solia. Je pense que ton programme d'apprentissage
raccourci ne comprenait pas le reconnaissances des espèces
extra-terrestres. Ces deux personnes ne sont pas des envoyés
du chaos. C'est univers est étrange et peuplé de
créatures étranges. Mais tout ce qui est étrange
n'appartient pas forcément au Chaos
D'après ce
que j'ai pu lire dans l'esprit du Général Gill, qu'il
me pardonne, ces deux personnes aiderons peut-être à
sauver cet univers et donc Elonia!
Solia étai confuse et se
confondit en excuse, demandant pardon à tout le monde, même
à ceux qu'elle n'avait pas menacés.
Suly et son père
essayèrent d'expliquer la situation à Max et Miggia qui
avaient du mal à se remettre de leurs émotions et ne
comprenaient rien à ce qu'on leur disait.
- Magie?, fit
Max. Vous nous parlez de magie! Ridicule! Général, je
ne pensais pas que vous me preniez pour un idiot!
Miggia aussi
avait l'air incrédule, voire en colère.
- Astrée,
fit Suly, aide nous à convaincre Max et Miggia.
- Que
veux-tu que je fasses?
- Ce que tu veux, mais il faut calmer
Max
- S'il vous plaît, Monsieur. Calmez-vous et
écoutez-nous. Vous aussi Madame.
Max se figea. Il avait
entendu une voix dans sa tête. Il se tourna vers Astrée
et la fixa longuement. Miggia, elle aussi se tourna.
Astrée
rompit le silence.
- Le général Gill et Suly ne vous
ont pas menti. Vous avez bien été attaqués par
magie. S'il vous plaît, gardez votre calme et laissez nous vous
donner quelques explications.
Elle avait accompagné sa
tirade d'une onde télépathique apaisante.
Max et
Miggia regardaient cette jeune fille à l'air si sûre
d'elle. Elle était vêtue d'une robe très simple
et portait un poignard à son côté. Les autres
occupant de la pièce avait l'air jeunes eux aussi. Ils étaient
tous habillés de vêtement étranges et portaient
tous un poignard. Deux d'entre eux étaient vraiment trop
petits, des aberrations génétiques.
- J'y suis, fit
Max en se forçant à sourire. Vous organisez un bal
costumé. Le déguisement holo de vos amis est très
réussi.
- Vous avez voulu nous faire une farce, ajouta
Miggia! Vous nous avez montré des hologrammes... Vous comptez
utiliser des hologrammes contre nos ennemis. Mais comment avez vous
fait pour les effets sonore? Je jurerai avoir entendu cette jeune
fille me parler directement dans ma tête.
- C'est par-ce que
je l'ai fait
.
Miggia se tourna à nouveau vers Astrée.
Elle était sûre de l'avoir entendu à nouveau,
dans sa tête!
- Je m'appelle Astrée.
- Vous, vous
êtes télépathe? C'est ça?
- Oui,
répondit André Gill, devançant Astrée.
Laissez moi vous présenter Astrée, Solia, Astor, Frison
le Hobbit, Brimbo le Nain et les Elfes Eliwin et Celendil. Il
viennent de très loin pour nous aider. Attention, ne faîtes
pas l'erreur de les considérer comme des enfants. Ils nous ont
déjà prouvé le contraire. Et, s'ils sont
habillés de cette manière, ce n'est pas pour un bal. Là
d'où ils viennent, ce sont des vêtement tout à
fait courants.
- Et cette histoire de magie?
- La stricte
vérité, répondit Suly.
- Général
André, il y a eu un drôle de phénomène
tout à l'heure
Était-ce le résultat d'une
bataille magique entre Astrée et.. Soli...a?
- De quel
phénomène parlez-vous?
- La terre toute entière
a été, l'espace d'un instant, emprisonnée dans
un réseau fait de symboles blancs, qui ressemblaient à
ceux de tout à l'heure. Ils ont disparus aussi vite qu'ils
étaient apparus, mais l'armée est dans tous ses états.
C'est d'ailleurs étrange qu'on ne vous ai pas encore contacté
Il semble que le phénomène ait eu pour origine cette
partie de la planète.
- Astrée et moi, répondit
Suly, en étions à l'origine, bien que cela fut
indépendant de notre volonté. Pardonnez moi, mais je ne
peux vous en dire plus
Et je compte sur vous pour n'en parler à
personne, comme de ce qui s'est passé ici il y a un instant.
-
Comme vous voudrez, dit Max. Bon, pour la magie, pourriez-vous
m'expliquer? Deux espèces qui font partie de la confédération
sont télépathes, une pratique la télékinésie
et une autre peut se téléporter sur de courtes
distances, mais aucune ne pratique la Magie! Elle est réservée
aux contes de fées! Aucune espèce n'a jamais prétendu
détenir des pouvoirs magiques! Bien sûr, certaines ont
essayé de le faire croire, mais derrière cette
prétendue magie il y avait toujours une technologie avancée!
Pourquoi tenez-vous tellement à nous faire croire en la
magie.
- Parce que c'était de la magie, répliqua
Astrée. Pourquoi, VOUS, vous ne voulez pas nous croire?
-
Max, intervint André, nous allons t'expliquer. Ces jeunes gens
feront parti dès demain de l'unité commandée par
Suly.
- Vous pensez réellement qu'ils peuvent s'intégrer
dans une unité de commandos d'élite. Chacun des hommes
de cette unité est un spécialiste.
- Ils le sont
aussi, répliqua Suly. A leur manière
Astrée,
tu peux avoir confiance en eux. Décris leur les qualité
de votre équipe.
- D'accord. Nous sommes les guerriers
d'Aaloon et nous venons de la planète Elonia. Solia, qui vous
a attaquée tout à l'heure est magicienne. Si je n'était
pas intervenue tout à l'heure, vous seriez morts maintenant
car sa magie est puissante. Ses sorts sont rapides et efficaces.
Frison est un hobbit. Il est courageux et astucieux. Il peut se
dissimuler dans le plus petit coin d'ombre et se déplacer dans
un silence total. Aucune serrure ne lui résiste. Astor que
voici est un excellent guerrier. Il est fort, rapide et habile avec
ses armes. Celendil est un Elfe et possède toutes les qualités
de cette race. Il est notre chasseur et pisteur. C'est notre guide.
Jamais il ne se trompe de direction et ne se perd. Eliwin, une Elfe,
elle aussi, est une guerrière. L'agilité et la vitesse
sont ses atouts. Brimbo, lui, est un Nain. C'est notre spécialiste
en démonologie et en créatures du Chaos. Si vous étiez
de cette espèce sa hache ne vous épargnerai pas. Il
faut maintenant rajouter Suly à notre groupe, depuis ce matin.
Elle est capable de manipuler la matière à son gré
et pratique le magie runique. Quant à moi, je suis la
coordinatrice de notre groupe. Mon domaine est le psychique et je
pratique aussi, comme vous avez pu vous en apercevoir, la magie
runique.
Astrée avait accompagné son discours
d'images l'explicitant.
Max et Miggia, convaincus, se
regardèrent.
- Avez-vous un diagnostiqueur, mon général,
interrogea Max.
- Bien sûr. Vous vous sentez mal?
- Non,
je veux juste vérifier quelque chose.
- Je vais la
chercher.
André sortit par une porte et revint un instant
plus tard. Il tenait un petit appareil qu'il tendit à Max en
souriant.
- Merci.
Max alluma l'appareil et en visa chaque
personnes présentes dans la pièce.
- Extraordinaire.
Il y a onze créatures vivantes dans cette pièce
et six d'entre elles ne sont pas humaines. Le diagnostiqueur
reconnaît bien Miggia comme Dschubbienne, mais il est incapable
d'identifier la race de ceux qui se nomment Brimbo, Celendil, Frison
et Eliwin. Leur histoire est donc vraie
Ce que je ne comprend
pas, c'est que mon détecteur est formel : Astor, Solia et
Astrée sont humains. S'ils viennent tous de la même
planète, comment est-ce possible?
- Je pense, répondit
Suly, qu'Elonia n'est pas une planète de notre univers mais
qu'elle appartient à un univers parallèle au notre.
-
Beaucoup de scientifiques croient en leurs existences, fit Miggia,
mais aucun n'a jamais pu prouver qu'ils existaient.