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Elonia

 

Tome 1 : Prophéties (titre provisoire)

 

 

La limite entre les domaines du Chaos  et de l'Ordre est aussi ténue que le fil d'un rasoir. Une seule fêlure dans cette ligne peut engendrer un nombre infini de possibilités nouvelles et une infinité de futur où le Chaos serait maître de nos destins. Nous ne pouvons pas laisser les hordes du Chaos briser cette ligne.

Astrée d'Elonia.

(Réunion d'état-major).

 

 

 

En cette journée ensoleillée, Astrée étudiait, comme à son habitude la littérature, le calcul, l’histoire et les lois. Elle voulait toujours en savoir plus. Sa soif d’apprendre était inextinguible. C’était une jeune fille de seize ans, pas très grande, aux cheveux châtains clairs. Les grands yeux verts qui éclairaient son visage trahissaient, par leur regard, la vive intelligence qui l’habitait en même temps que son caractère réservé et presque timide. On pouvait dire qu’elle était belle mais pourtant personne n’arrivait réellement à dire ce qui la rendait aussi séduisante.

Penchée sur ses livres, dans sa chambre, elle ne put voir l’homme qui arrivait en courant vers la maison en suivant le chemin qui  venait de la ville de Mycénia toute proche. Il s’arrêta devant la porte d’entrée et s’apprêta à frapper quand celle-ci s’ouvrit sur un homme d’âge mur, grand et dégageant un forte impression de noblesse. C’était Ianis le père d’Astrée.

L’homme prononça quelques mots qui assombrirent le visage de Ianis et repartit aussitôt, comme il était venu.

Ianis referma la porte et appela une servante. Après lui avoir donné ses instructions, il se rendit quelques instants dans son bureau. Quand il en ressortit la servante lui ramena une besace.

Il appela.

- Astrée! Astrée!

- Oui, papa, fit une voix venant de l’étage.

- Descends de suite, il faut que je te parle! C’est important!

- Mais papa, reprit la voix, j’ai pres…

- Ne discute pas! Viens de suite!

Astrée posa sa plume et se leva.

- Quel vieux rabat-joie, marmonna-t-elle tout en rejoignant le salon.

Lorsqu’elle vit son père, elle sût que quelque chose n’allait pas. Il avait l’air encore plus soucieux qu’à son habitude.

- Astrée, commença-t-il, les armées de Wilkonia viennent d’envahir Korin et Stocks est déjà tombée. Cette ville n’a pu résisté aux armées et aux hordes de démons de Wilkonia. La reine Hystèria s’est alliée aux seigneurs du Chaos et ils lui ont donné le commandement de leurs armées. Ces créatures sont trop fortes pour de simples humains, et même les Elfes ne peuvent rien contre certains d’entre eux. L’armée de Wilkonia sera bientôt ici… C’est l’affaire d’une semaine ou deux… Il faut que tu partes !

- Mais papa…

- Ne m’interrompt pas! Tu vas aller à Will, chez mon vieil ami Galmir. Non, tu ne le connais pas! Mais lui te connaît… il saura quoi faire. Tu dois partir immédiatement. Je t’ai fait préparer ces provisions.

Il lui tendit la besace.

- Et toi papa?, demanda-t-elle en la prenant.

- Je vais rejoindre les armées des villes et villages voisins qui vont s’unir pour contrer celles d’Hystèria. Je suis le seigneur de Mycénia et je dois conduire mes hommes pour défendre notre ville. Toi tu dois partir. Immédiatement! Ah… Prends aussi ceci…

Il lui tendit une petite boîte en ébène.

- Fait très attention à cela. C’est très important.

Astrée prit la boîte et la mis dans la besace que lui avait donné son père.

- Sois prudent, papa, dit-elle, les yeux embués de larmes.

- Va, va maintenant. Je t’ai fait sellé Tempête. Prend-le et va…

Retenant ses larmes, Astrée embrassa son père et, n’osant lui désobéir, elle monta sur le superbe cheval blanc que lui présentait un palefrenier. Elle prit le chemin au pas, et après un dernier signe d’adieux à son père, elle partit au galop en direction de Will.

Ianis rentra chez lui, tout en essuyant ses yeux d’un geste rapide.

Partie vers les dix heures du matin, Astrée se permit une pose, vers quatorze heures, pour déjeuner. Tout en dévorant une cuisse de poulet, elle repensa à cette boîte qui semblait si importante pour son père. Elle fouilla sa besace, la trouva et l’ouvrit. Un bracelet en or, orné de ce qu’elle pensa être une très belle pierre de Jade, s’offrit à son regard. Elle ne se souvenait pas d’avoir jamais vu ce bijou chez elle, pas même dans les affaires qui avaient appartenues à sa mère. Il éveilla tout de même en elle un vague souvenir qui s’estompa rapidement.

Elle rangea le bracelet dans sa boîte, se hâta de finir son repas et repris sa route. Sur le chemin elle ne croisa que quelques paysans, un colporteur accompagné d’un barde, et une patrouille de rangers.

Elle arriva à l’entrée de Will vers les vingt deux heures, après avoir chevauché toute la journée. Tempête, son cheval, était un animal extraordinaire. Ce magnifique animal blanc, au font orné d’une étoile noire, était réputé, à Mycénia, pour être le cheval le plus rapide qui ai jamais foulé le sol d’Elonia. Et, pour ce qu’en savait Astrée, c’était peut-être vrai. Elle avait effectué le trajet en une heure de moins qu’avec tout autre cheval, sans compter que les courtes pauses qu’elle s’était accordée n’aurait pas suffit à un cheval ordinaire. Le rythme de sa course aurait pu tuer n’importe quel cheval et Tempête, lui, était à peine fatigué.

Astrée s’arrêta au « Coq chantant », une auberge à l’entrée de Will pour s’enquérir de Galmir.

Lorsqu’elle poussa la lourde porte de bois, elle fut assaillie par une bonne odeur de viande grillée. Son ventre, réagissant à l’odeur, lui rappela bruyamment qu’elle avait faim.

Elle commanda un en-cas (à cette heure-ci le service était presque fini) et demanda à l’aubergiste s’il connaissait Galmir.

- Galmir? Bien sûr! Ici, tout le monde connaît ce vieux fou de Nain.

- Ce vieux… fou?

- Ah? Vous ne le connaissez pas? Ici on dit qu’il est un peu fou parce qu’il vit reclus dans une petite maison en dehors de la ville et qu’il préfère la compagnie des Elfes et des animaux à celle de ses frères Nains ou des Humains.

L’aubergiste se pencha vers Astrée et lui chuchota:

- Certains disent même que c’est un sorcier… Mais personne n’a de preuves, reprit-il à haute voix.

- Ah bon?… Et où puis-je le trouver?

- C’est très facile : vous sortez de la ville et vous prenez le petit chemin à droite, là où il y a un petit pont. Au bout d’un petit quart d’heure de marche vous atteindrez une petite maison adossée à un rocher. Il vit là et ne quitte son logis que très rarement.

- Merci beaucoup. J’y vais de suite.

- Ah cette heure? Une jeune personne comme vous! Ce n’est pas prudent! Vous devriez passer la nuit ici.

-Merci de votre attention pour moi, mais je suis pressée.

Astrée régla son repas avec quelques piécettes. Elle ne voulait pas montrer les pièces d’or que son père avait du glisser dans sa besace et qu’elle avait remarquées lors de sa pause déjeuner.

Tout au long de son repas elle avait remarqué que le sujet principal de conversation était la guerre qui ravageait l’est d’Elonia. Les gens semblaient inquiets. Wilkonia avait déjà pris Korin, Stocks et Yarn (la première ville à être tombée). Ses avant-gardes se dirigeaient vers Mycénia qui menait directement à Will. En plus des gens du pays, il y avait aussi deux hommes vêtus de noir, assis près de l’entrée, qui buvaient du vin. S’ils avaient retenu son attention c’est que leur habillement et la couleur halée de leur peau les désignaient comme étrangers. Au fond de la salle, dans un coin peu éclairé, il y avait aussi deux Elfes. Ces derniers n’aimaient pas se mêler aux humains; si ces deux là étaient dans cette auberge, c’est qu’ils n’avaient pu l’éviter, pensa Astrée.

Elle sortit de l’auberge, et, suivant les instructions de l’aubergiste, dirigea Tempête, au petit galop, vers la maison de Galmir où elle arriva un peu avant onze heures et demi.

Elle mit pied à terre, attacha Tempête à un arbre et frappa à la porte. Pas de réponse. Elle frappa de nouveau, plus fort et plus longtemps. Elle entendit une voix profonde bien que légèrement éraillée qui criait.

- J’arrive, j’arrive! Pas la peine de défoncer ma porte! J’arrive…

La porte s’ouvrit sur un vieux Nain à la longue barbe blanche. Astrée lui trouva l’air très sage et très malicieux à la fois.

- Que voulez-vous à cette heure de la nuit?

-Bon.. Bonsoir. Je m’appelle Astrée, je suis la fille de Ianis et il …

- Oui, je sais… Entre vite, nous t’attendions.

-Vous m’attendiez?, fit-elle en entrant dans une pièce qui devait être la cuisine et la salle à manger.

- Je savais que tu devais venir. En fait je pensais que tu serais venue plus tôt… Au moins une semaine plus tôt… Ianis a tardé à t’envoyer vers moi! Bon laisse-moi te présenter Brimbo et Frison.

Il venait de désigner deux personnes à l’air encore endormi qui se tenaient au fond de la cuisine.

Le premier était un jeune nain, de moins de quarante ans sembla-t-il à Astrée et le second un Hobbit d’une vingtaine d’année.

- Et moi, comme tu as dû le deviner je suis Galmir.

-Bienvenue Astrée, déclara Frison

- Merci beaucoup, répondit-elle.

- Assez perdu de temps, déclara Galmir. Frison, Brimbo, allez chercher vos affaires. En vitesse.

Ce fut le branle-bas de combat : Galmir, Brimbo et Frison courraient dans toute la maison, disparaissaient dans des pièces pour en ressortir presque aussitôt, enfournaient leurs affaires dans des sacs et, en quelques minutes, ils furent prêt à partir.

Pourtant Astrée était troublée : aucun d’entre eux n’avaient pris le temps de se changer. Ils étaient toujours vêtus de leur vêtements de nuit.

Galmir les réunis tous les quatre au milieu de la cuisine et psalmodia quelques mots étranges.

Astrée ressentit un léger étourdissement qui disparut presque aussitôt.

-Suivez-moi en silence, je vais vous montrer vos chambres, fit Galmir.

Astrée était interloquée. Elle ne comprenait pas la raison de ce remue-ménage. Trop troublée, elle suivit toutefois Galmir sans lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Galmir indiqua une chambre à Brimbo, puis à Frison et enfin à elle-même.

-Bonne nuit, lui chuchota Galmir en ouvrant la porte.

La chambre était une petite pièce très sobre contenant un lit, une petite armoire, un bureau et deux chaises. Elle rangea sa besace dans l’armoire et retira ses vêtements de voyage. Elle cacha la boîte d’ébène au milieu de ses vêtements et se coucha.

Elle s’endormit moins d’une heure après son arrivée chez Galmir, après une harassante et bien étrange journée du 28 Mai 3528 de la quatrième Dynastie.

 

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Dernière modification : 29 avril 2001